CAN 2019 – Côte d’Ivoire : comment la nouvelle génération prend ses responsabilités

Au fil des années, la Côte d’Ivoire a vu partir plusieurs de ses cadres historiques. Depuis, une nouvelle génération emmenée notamment par Nicolas Pépé ou Wilfried Zaha assure la relève.

L’attaquant ivoirien Nicolas Pépé lors du match de poule contre le Maroc durant la CAN 2019, le 28 juin au Caire. © Hassan Ammar/AP/SIPA

L’attaquant ivoirien Nicolas Pépé lors du match de poule contre le Maroc durant la CAN 2019, le 28 juin au Caire. © Hassan Ammar/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 1 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.

Il y a quatre ans en Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire devenait championne d’Afrique pour la seconde fois de son histoire. À sa tête, un sélectionneur médiatique et charismatique, Hervé Renard, et une partie de la « génération dorée » du football ivoirien : Kolo Touré, Yaya Touré, Gervinho, Copa Barry ou encore Salomon Kalou.

Quatre ans plus tard, les Éléphants sont dirigés par un coach discret et méconnu, Ibrahim Kamara, et le profil de l’équipe a changé. Si sept champions d’Afrique sont toujours là (Aurier, Assalé, Bony, Gradel, Kanon, Gbohouo, Dié), beaucoup de nouvelles têtes sont apparues en vue de l’inévitable transition.

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Pour autant, en Égypte, il ne faut pas s’attendre à voir débarquer une bande de gamins inexpérimentés et insouciants. La Côte d’Ivoire a certes effectué une cure de jouvence inévitable, mais certains cadres sont toujours là. Et la nouvelle génération semble prête à prendre ses responsabilités.

Les Ivoiriens attendent toujours que leur équipe gagne

« Regardez où ces jeunes joueurs évoluent : Pépé à Lille, Cornet à Lyon, Gbamin à Mayence, Zaha à Crystal Palace, Sangaré à Toulouse, etc… Donc dans des clubs appartenant aux meilleurs championnats européens. Ils ont déjà une expérience du haut niveau. Maintenant, ils vont devoir aussi supporter la pression qui entoure la sélection, car les Ivoiriens attendent toujours que leur équipe gagne », explique l’ancien international Aruna Dindane (62 sélections).

Le temps de s’imposer en sélection

Cette nouvelle génération n’échappera évidemment pas aux comparaisons avec ses prédécesseurs. « Des joueurs ont écrit une page du football ivoirien. Désormais, c’est à d’autres d’écrire la leur. Toutes les sélections nationales connaissent cette situation. Il y a des joueurs qui arrivent, où qui sont arrivés il y a un ou deux ans, ou moins. Le talent est là, c’est indéniable. Mais si on passe notre temps à comparer Pépé à Drogba, cela n’apportera rien. Si la Côte d’Ivoire ne gagne pas la CAN cette année, ça ne sera pas une catastrophe. Il faut du temps, de la stabilité, laisser à Pépé, Cornet et aux autres le temps de s’imposer vraiment en sélection », poursuit Dindane.

Serge Wilfried Kanon, à gauche, et Serge Aurier, au Caire, le 24 juin 2019. © Hassan Ammar/AP/Sipa

Serge Wilfried Kanon, à gauche, et Serge Aurier, au Caire, le 24 juin 2019. © Hassan Ammar/AP/Sipa

Dans un pays où les résultats de la sélection ne sont pas sans conséquences sur le moral de la population, la patience reste une notion toute relative. « L’avantage, c’est qu’ils sont d’une certaine façon guidés par des anciens », intervient François Zahoui, l’ancien sélectionneur des Éléphants (2010-2012).

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Absente lors de la Coupe du Monde 2018, la Côte d’Ivoire s’est qualifiée pour la CAN sans vraiment souffrir, malgré une défaite inaugurale à Bouaké face à la Guinée en juin 2017 (2-3). « C’était une première étape importante pour cette équipe et les plus jeunes. Une élimination aurait pu freiner sa progression. Cette qualification est un premier pas pour la construction de cette sélection, qui a un avenir intéressant », poursuit Zahoui.

Moins médiatiques que Drogba, Yaya Touré ou Gervinho, moins exposés, en tout cas pour l’instant, Pépé, Cornet, Zaha et Cie « ont du caractère, ils savent très ce qu’ils veulent », reprend Dindane. « Certains sont nés en France ou y ont grandi, car ils y sont arrivés très vite. Ce sont des binationaux, qui doivent petit à petit apprendre à bien connaître les mentalités locales. »

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Moins de conflits d’égo ?

L’atmosphère de la sélection a parfois été polluée par les conflits d’égo. Yaya Touré et Didier Drogba n’étaient pas les meilleurs amis du monde, et les déceptions successives, symbolisées par les défaites en finale de la CAN en 2006 et 2012 notamment, n’étaient pas forcément étrangères à ces tensions.

A priori, ceux qui semblent incarner l’avenir de la sélection pour encore une petite dizaine d’années paraissent moins sujets à ce type de chamailleries. « Il y a une certaine sérénité, une certaine force qui se dégage de cette équipe. Elle va passer un test en Égypte, mais il ne faudra pas en tirer de conclusions définitives », ajoute Dindane. Que ce soit dans un sens ou dans un autre.

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