Grandes ambitions, petits tronçons
Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 1 minute.
De Rabat au Cap par la route ? Demain, peut-être. Quelques points noirs subsistent, qui sont autant de tronçons rouges sur la carte qui doivent encore devenir verts, témoins de routes de bonne qualité. Pourtant, le tissu routier se densifie sur le continent et les projets vont bon train. La Cedeao se réjouit que 83 % des 4 560 km de la route transcôtière Nouakchott-Lagos et 87 % de 4 460 km de la Transsahélienne Dakar-N’Djamena (frontière Tchad) aient été achevés. Le Nepad en avait fait l’une de ses priorités, tout comme l’Union européenne, qui a défini huit couloirs et décidé d’y construire les liens manquants, ceux qui n’ont pas trouvé de financement dans le cadre du Nepad.
Il reste cependant beaucoup à faire. Difficile de trouver des routes en bon état dans les pays qui ont traversé de longs conflits, comme le Liberia, la Sierra Leone ou la République démocratique du Congo (RD Congo). La BAD a fait le calcul : 11,4 milliards de dollars seraient nécessaires pour mener à bien la construction des 8 600 km de liaisons prioritaires qui font encore défaut. Est notamment concerné le corridor Yaoundé-Bujumbura (4 000 km), destiné à relier le Cameroun au Burundi via Bangui (Centrafrique) et Kisangani (RD Congo). Coût : 2 milliards de dollars. Dans la même région, les liaisons entre Pointe-Noire et N’Djamena, via la RD Congo et la Centrafrique, et entre Yaoundé et Luanda, via le Gabon et le Congo, sont encore loin de l’achèvement. Les principales difficultés rencontrées dans la réalisation de ces grands axes routiers viennent de l’écart entre l’envergure régionale du projet et de l’investissement, et sa réalisation par des maîtres d’ouvrage nationaux. La BAD souligne le « manque cruel de capacités techniques au niveau national et au sein des communautés économiques régionales », et regrette « la faible participation des investisseurs privés ».
