Télécoms : le cours d’Airtel Africa chute dès son entrée en bourse

Airtel Africa, filiale du groupe de télécommunication indien Bharti Airtel, a finalisé ce vendredi sa cotation sur la bourse de Londres, y levant 750 millions de dollars (660 millions d’euros) pour une valorisation totale de 3,9 milliards de dollars.

Publicités pour Airtel dans une rue de Nairobi, au Kenya. © Sayyid Azim/AP/SIPA

Publicités pour Airtel dans une rue de Nairobi, au Kenya. © Sayyid Azim/AP/SIPA

Publié le 28 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Cette entrée en bourse met fin à une attente de plusieurs mois, Airtel Africa ayant retardé sa cotation l’année dernière en raison de la volatilité des marchés émergents. Elle marque également la plus importante cotation africaine de l’année écoulée, devant la plateforme de commerce en ligne Jumia, cotée à New York en avril pour une valorisation d’1,1 milliard de dollars.

« Nous sommes ravis de l’accueil que nous ont réservé de nombreux investisseurs de qualité à travers le monde », a déclaré le directeur général du groupe, Raghunath Mandava, au matin du 28 juin. « C’est un moment de fierté pour l’équipe qui a fait d’Airtel Africa le deuxième plus grand opérateur mobile en Afrique. »

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Titre surévalué

Mais ce moment de fierté n’aura été que de courte durée, le cours des actions de l’entreprise africaine ayant chuté dès les premiers instants de courtage. Peu après 8 h 30, heure locale, les actions s’échangeaient à seulement 85 centimes de dollar, soit une baisse de plus de 16 % par rapport au prix de vente initial, avant de remonter légèrement en cours de matinée.

Airtel Africa avait semble-t-il été largement surévalué ces derniers mois, certains parlant d’une valeur potentielle de 8 milliards de dollars, pour une levée de fonds pouvant atteindre le milliard de dollars.

C’est d’ailleurs au plus bas de la fourchette de prix annoncée par Airtel Africa le 17 juin qu’ont été vendues les actions, malgré le soutien appuyé de ses actionnaires existants, parmi lesquels le fonds souverain singapourien Temasek et le conglomérat japonais SoftBank Group, qui avaient déjà investi 1,25 milliard de dollars dans le groupe africain fin 2018 et s’étaient déclarés prêts à investir dans son introduction en bourse également.

La téléphonie moins porteuse de croissance que le paiement mobile

Airtel Africa a dû vendre 19 % de ses parts pour atteindre son objectif de 750 millions de dollars. En haut de la fourchette de prix, le groupe africain n’aurait eu à en vendre que 15 %.

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Au cours de ses discussions avec les investisseurs, la société a fortement mis l’accent sur son service Airtel Money, pour indiquer qu’elle pourrait connaître une croissance aussi forte que les grandes sociétés africaines de paiement mobile. En réalité, cette activité ne représente que 7 % de ses revenus annuels, loin derrière son activité de téléphonie mobile, qui est moins porteuse de croissance.

Airtel Africa, présent dans 14 pays d’Afrique subsaharienne, dont le Nigeria, a néanmoins su réduire sa dette à l’approche de sa cotation. De 7,8 milliards en mars 2018, celle-ci est tombée à 4 milliards en mars de cette année.

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Reste à savoir à quel niveau se stabilisera le cours d’Airtel Africa, et quel effet son introduction aura sur les gestionnaires de tours de télécommunication Eaton et Helios, qui ont également par le passé exprimé leur souhait d’intégrer la Bourse de Londres avant de mettre ces plans en suspens.

Mise à jour (8 juillet 2019) : alors qu’une cotation simultanée était prévue sur les bourses de Londres et Lagos le 28 juin, l’arrivée d’Airtel Africa au Nigerian Stock Exchange a été successivement reporté au 5, puis au 8 juillet.

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