FRC, mode d’emploi
Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 1 minute.
Créé par décret le 24 octobre 2001, le Fonds de régulation et de contrôle (FRC) est une « personne morale de droit privé de type particulier » chargée de la régulation financière et du contrôle des opérations d’exportation du café et du cacao ivoiriens. Son conseil d’administration est composé de 12 membres (5 représentants des producteurs, 2 pour les exportateurs, 3 pour les assureurs et les banquiers, 2 pour l’État). Il est présidé, depuis sa mise en place en avril 2002, par Angeline Kili, une proche du chef de l’État inscrite en tant que représentante des planteurs.
Le conseil d’administration détermine la politique du FRC et contrôle son exécution par le directeur général, Firmin Kouakou, un banquier membre du Front populaire ivoirien (FPI). Dans la pratique, ce dernier s’est arrogé des pouvoirs plus larges. C’est du moins ce que laisse entendre l’étude de diagnostic des organisations et des procédures de la filière café-cacao, réalisée à la demande des pouvoirs publics et publiée en mai 2006. Elle révèle que le directeur général « est le seul à connaître la gestion et le niveau de la réserve de prudence ». Destinée à garantir un prix minimum aux producteurs en cas de baisse des cours, cette réserve n’a jamais été employée à cette fin. Aujourd’hui, les ressources financières du FRC, dont on ne connaît pas le montant, sont réparties dans plusieurs banques de Côte d’Ivoire, notamment la Banque nationale d’investissement (BNI), Ecobank, la Citibank, et la Standard Chartered Bank. Le même audit souligne de profondes irrégularités dans le fonctionnement du fonds : manque de transparence comptable, décaissements contestables, décisions prises sans quorums, conseil d’administration tenu de façon irrégulière et convocations adressées discrétionnairement, prêts et dons accordés sans accord préalable dudit conseil, prises de participations non approuvées dans des sociétés
