Du best-seller au blockbuster

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 1 minute.

Le premier roman d’Alaa el-Aswany, L’Immeuble Yacoubian, a été un best-seller – dans le monde arabe d’abord, puis en Europe. À travers les portraits croisés des habitants d’un immeuble du Caire, il met à nu les contradictions de la société égyptienne et ressuscite tout un pan de l’histoire du pays. Phénomène éditorial de l’année 2002, le livre a été publié chez un petit éditeur. « Sa notoriété s’est faite par le bouche à oreille, précise son auteur. La censure n’a rien vu venir. » Réédité plusieurs fois en arabe, traduit en 19 langues, publié en France en 2006 (Actes Sud), il a atteint des ventes records : 250 000 exemplaires dans les pays arabes, plus de 160 000 en France.
L’adaptation cinématographique, elle, a été un grand succès. Grâce à l’engouement médiatique qui a entouré le livre, certes mais pas seulement ! Réalisé par le jeune Marwan Hamed, sorti dans les salles au cours de l’été 2006, le film a atteint des sommets de fréquentation, dépassant le million de spectateurs. La recette du succès ? D’abord, un budget de production pharaonique : le plus important de toute l’histoire du cinéma égyptien, soit 3,5 millions de dollars. Ensuite, une distribution de choix réunissant les plus grandes stars nationales telles que l’idole Adel Imam, la comédienne Yousra, sans omettre Nour el-Shérif, l’un des acteurs fétiches de Youssef Chahine. Enfin, un parfum de scandale autour de la sortie du film qui, en brisant les tabous (corruption politique, alcoolisme, homosexualité) et en dressant un portrait sans concession de la société égyptienne, a failli être censuré. En appelant à son interdiction, de nombreux députés ont, malgré eux, contribué à sa publicité.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires