Chine : le PCC plus puissant que jamais
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Avec 73,4 millions de membres, le Parti communiste chinois (PCC) fait plus que diriger un pays. Non content de tenir le gouvernement, les médias et l’armée, le parti a aussi la haute main sur une vaste économie riche en capitaux. Un contrôle qu’il exerce en monopolisant la sélection des grands responsables patronaux. Sa domination à la fois politique et économique le rend plus puissant que jamais. À l’heure de son congrès quinquennal, qui s’est ouvert à Pékin le 15 octobre, les dirigeants chinois sont à la tête du plus grand parti politique du monde, mais aussi du plus riche.
Il y a moins d’une décennie, beaucoup de secteurs de l’économie nationale étaient moribonds et déficitaires. Depuis, leur transformation a produit des géants du classement Fortune 500, comme China Mobile, Sinopec et la Bank of China. Plusieurs de ces compagnies sont cotées en Bourse à l’étranger, ce qui donne au parti un siège à la table des marchés mondiaux. Ces cinq dernières années, le PCC a cherché à ajouter de nouvelles cordes à son arc en attirant dans son giron le secteur privé, le plus dynamique de l’économie chinoise, par l’établissement de comités de membres du parti dans les sociétés non étatiques. En échange, les entrepreneurs ont été officiellement admis en son sein depuis le congrès de 2002.
La richesse générée par le boom économique chinois a également créé son lot de problèmes : une corruption effarante et la tentation pour le parti et ses dirigeants de s’enrichir personnellement en prenant en main le gouvernement. Bien que le PCC soit théoriquement, en tant qu’organisation distincte, séparé de l’exécutif et de la gestion des affaires courantes, il y a eu, ces dernières années, une énorme intrusion du parti dans les responsabilités gouvernementales, en raison des sommes colossales d’argent qui étaient en jeu. Et à moins d’être membres du comité permanent du parti, les hauts fonctionnaires sont souvent marginalisés et privés de tout pouvoir.
Reste que le niveau de corruption actuel est choquant, non seulement pour les gens ordinaires mais aussi pour les plus hauts dirigeants du parti. Pourtant, la transparence n’est toujours pas à l’ordre du jour : dans un pays qui comptait, au mois de juin dernier, environ 160 millions d’utilisateurs d’Internet, le PCC n’a même pas un site officiel. « À quoi bon en créer un, s’exclame un enseignant d’une école communiste de la ville de Yan’an [foyer de la Révolution chinoise], puisque le parti détient tous les médias importants ? »
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