[Tribune] Tunisiens… mais juifs
Même s’il convient de s’indigner contre tout fondamentalisme, il ne faut pas oublier que les juifs ne sont pas considérés comme des citoyens « à part entière » en Tunisie, et que beaucoup ont été poussés à l’exil par une discrimination systématique.
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Sophie Bessis
Sophie Bessis est une historienne tunisienne.
Publié le 3 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.
Dans le n° 3049 de JA, Frida Dahmani alerte à juste titre sur le scandale que constitue l’ouverture à Djerba d’une école rabbinique réservée aux filles de la communauté juive de l’île et dotée d’un programme différent de celui des écoles de garçons. Un défi aux règles de l’État qui ouvre la porte aux plus graves dérives car il légitime l’existence d’écoles coraniques qui, elles aussi, font fi du respect des institutions républicaines.
Car on sait que les fondamentalismes, toutes religions confondues, ont en commun la détestation de toute forme de mixité, sexuelle, religieuse, ethnique…, et la révérence à une loi divine considérée comme supérieure à toute législation humaine. Et l’Association tunisienne des femmes démocrates a eu raison de dénoncer cette tolérance coupable qui porte atteinte au principe d’égalité des sexes inscrit dans la Constitution.
« Des citoyens à part entière » ?
Mais, à la faveur de cette critique salutaire, Frida Dahmani émet des considérations sur la situation des Tunisiens juifs hélas fort éloignées de la réalité en affirmant qu’ils « sont des citoyens à part entière » « qui pour certains ont choisi de partir ».
Bien s’informer, mieux décider
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