Hydrocarbures : malgré une embellie, la production ivoirienne reste peu concurrentielle
Si la production ivoirienne de pétrole a augmenté de 16,50 % fin mars 2019, elle reste encore loin des ambitions affichées par le gouvernement, qui tente de faire du pays un grand producteur d’hydrocarbures.
La production ivoirienne de pétrole a bondi de 16,50% fin mars 2019 pour atteindre 37 179 barils par jour, par rapport à la même période en 2018, selon les statistiques rendues publiques courant juin par le gouvernement. Cette embellie reste encore très loin du voisin ghanéen, nouvellement producteur, qui totalise environ 200 000 barils par jour.
La Côte d’Ivoire demeure également encore loin des grandes ambitions affichées par le gouvernement, qui est d’atteindre 100 000 barils par jour. Le pays reste un petit producteur malgré les campagnes de promotion du bassin sédimentaire ivoirien lancées depuis 2012 après l’accession au pouvoir du président Alassane Ouattara, en mai 2011.
La production cumulée de pétrole sur la période a atteint 3,34 millions de barils et rapporté 204,4 millions de dollars (environ 180 millions d’euros), dont 15,7 millions de dollars pour l’État ivoirien, après swap.
Chute du gaz
Dans le pays, seulement quatre champs pétroliers – CI-11 dénommé Lion et Panthère, du groupe public Petroci ; CI-26 et CI-40 de Canadian Natural Resources (CNR) et CI-27 de Foxtrot, filiale du français Bouygues – produisent de l’or noir et du gaz naturel utilisé pour approvisionner les centrales thermiques d’électricité.
La production de gaz a continué de baisser légèrement sur les champs ivoiriens sur la même période de fin mars pour atteindre 202 495 millions de BTU par jour, soit une chute de 9,09%.
Accord de prix entre Vitol et Foxtrot ?
Le trader britannique Vitol attend toujours de conclure avec le gouvernement un accord sur le développement du champ promoteur « Gazelle » CI-202, situé au large de Grand-Bassam. Les négociations achoppent sur le prix du gaz naturel qui sera extrait du bloc.
Le gouvernement propose à Vitol d’aligner ces prix sur celui de Foxtrot, autour de 5,5 dollars/BTU, pendant que les britanniques proposent 7,6 dollars par million de BTU. Ces derniers estiment en effet qu’il s’agit d’un nouvel investissement, alors que Foxtrot, présent dans le pays depuis plusieurs décennies, a déjà amorti ces investissements.
Plusieurs majors comme ExxonMobil qui avaient marqué leur intérêt pour la Côte d’Ivoire, ont vite déchanté par les premiers résultats des relevés sismiques et des campagnes de forage. Le bassin sédimentaire ivoirien regorge certes des réserves pétrolières mais pas une taille importante comme le Ghana voisin.
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