[Chronique] Guinée : cachez ces pantalons moulants que je ne saurais voir

Les employées du ministère guinéen de la Justice ne sont plus autorisées à porter certains types de pantalons. Il s’agirait, selon l’explication officielle, de « protéger les femmes face à tous types de risques »…

 © Damien Glez

© Damien Glez

 © GLEZ

Publié le 1 juillet 2019 Lecture : 1 minute.

Les « pantalons de type collant », les mini-jupes et plus largement « les habits indécents » sont désormais proscrits pour les collaboratrices du garde des Sceaux guinéen. C’est ce qui ressort d’une « consigne administrative » datée du 26 juin dernier et diffusée par le frais émoulu Mohamed Lamine Fofana, titulaire de ce portefeuille ministériel depuis mai dernier.

Comme il fallait s’y attendre, la note a débordé des couloirs du ministère de la Justice pour susciter non seulement des récriminations d’associations luttant pour le droit des femmes, mais aussi un buzz fait de railleries virales et d’indignation numérique.

la suite après cette publicité

Respect des « bonnes mœurs »

Quelle mouche estivale a donc piqué le nouveau garde des Sceaux ? C’est officiellement pour le respect des « bonnes mœurs » que ses collaboratrices doivent proscrire les pantalons « qui mettent trop en évidence les rondeurs et les formes de la femme » et déconcentrent ainsi les mâles fonctionnaires soudainement soumis à une libido titillée.

Face au tollé féministe suscité par la consigne, le conseiller à la communication du ministère, Sékou Keïta, n’a pas tardé à monter au créneau. Évoquant le respect de « certaines traditions » guinéennes, il rétorque à la polémique qu’il s’agit moins d’une mesure de nature à stigmatiser les dames qu’une consigne « tendant à protéger les femmes face à tous types de risques ». À chacun d’imaginer ces risques non précisés.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires