« Monsieur Europe » d’Aviva

Publié le 24 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Tidjane Thiam est plus disert sur son métier que sur la situation politique en Côte d’Ivoire, son pays. Par tempérament, le petit-fils d’Houphouët préfère le costume du technocrate à celui du politique, qu’il n’a d’ailleurs jamais été. Le polytechnicien qui a toujours prévalu en lui se sent donc à l’aise avec ses nouvelles attributions très corporate : depuis septembre dernier, il est chief executive officer d’Aviva Europe, l’une des deux divisions d’Aviva, premier assureur britannique et cinquième mondial. « Chief executive officer signifie simplement que j’ai plus de pays sous ma responsabilité », relativise-t-il avant d’énumérer ses destinations de voyages professionnels – Irlande, France, Italie, Pays-Bas, Espagne – et d’interrompre la liste d’un « bref, je me déplace beaucoup en Europe ». Comme hier aux États-Unis quand, après avoir quitté le secteur public, en 1999, Tidjane Thiam est partner (directeur associé) dans le cabinet américain de stratégie McKinsey.
C’est en 2002 qu’il rejoint Aviva comme directeur de la stratégie et déménage de Paris à Londres, où il vit aujourd’hui avec son épouse, américaine, et ses deux enfants. « J’aime bien cette ville. Il y règne une grande atmosphère de liberté, je sors sans mes papiers », explique-t-il. Mais on ne saura pas si la Côte d’Ivoire lui manque : « Je n’y suis pas allé depuis plusieurs années et j’ai toujours refusé de m’exprimer publiquement sur le sujet depuis le coup d’État de 1999 », lâche-t-il poliment, et fermement.
En clair, Tidjane Thiam n’envisage pas pour l’instant de retourner au pays pour y reprendre du service. Encore moins sur le terrain politique, comme il l’a fait entre 1994 et 1999, quand il fut successivement directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) et ministre du Plan, sous Bédié. « Je n’ai jamais eu d’ambitions politiques, je me suis toujours considéré comme un homme du secteur privé, soutient-il. Il y a une corrélation entre les efforts et les résultats qui est très gratifiante. » À l’instar d’un Tony Blair, qui, en mai 2004, le nomme membre de sa Commission pour l’Afrique, Tidjane Thiam estime que « ce qui fait la prospérité d’une société, c’est sa richesse économique » et que « cela passe par l’entreprise privée ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires