Le scandale Lieberman

Publié le 24 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Il y a juste six mois, le gouvernement Olmert-Peretz écrivait dans ses déclarations d’intention, sous le titre « Minorités », qu’il garantirait l’égalité des droits aux citoyens arabes et accélérerait le règlement des problèmes de terres. Il apparaît aujourd’hui que ceux qui ont signé ces déclarations d’intention ne les jugeaient pas contradictoires avec la participation d’Avigdor Lieberman à la coalition. Or Lieberman, qui ne cache pas son souhait de reconduire les communautés arabes à la frontière, symbolise exactement le contraire des promesses rappelées ci-dessus.
À chaque fois qu’il y a une lueur d’espoir de changement, tel que le bruit que l’on a fait autour de la création de Kadima – un parti dont le programme s’est évaporé -, la déception est encore plus grande. Jusqu’ici, le seul domaine où le gouvernement Olmert ait obtenu des résultats impressionnants, c’est le nombre de morts : des centaines de civils libanais et de membres du Hezbollah au cours d’une guerre dont la nécessité reste encore à prouver ; des centaines de Palestiniens dans la bande de Gaza, pour la plupart des civils ; et 160 Israéliens, soldats et civils, durant cette même guerre du Liban.

Le gouvernement Olmert a prouvé qu’il n’hésitait pas à employer massivement la force. L’arrivée de Lieberman semble presque naturelle avec une telle équipe. Ehoud Olmert et Amir Peretz ont formé un gouvernement dont l’objectif était de définir les frontières du pays. Ce programme a été remplacé par l’usage de la force. De longs passages de la déclaration d’intention sont consacrés à la nécessité de négocier avec les Palestiniens, mais on n’a pas trouvé le moyen d’engager le dialogue entre le gouvernement israélien, qui n’a rien à proposer, et le Hamas, qui ne veut pas reconnaître Israël. L’intention de limiter la création de colonies dans les Territoires, évoquée elle aussi, est restée lettre morte. Les constructions se poursuivent dans les colonies, une manière maladroite de se rapprocher des colons, qui sont redevenus les piliers du consensus national pendant la guerre au Liban. Même la promesse de supprimer les postes avancés illégaux a été oubliée.

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Il se peut que Kadima disparaisse aux prochaines élections, mais la question qui se pose est de savoir si le Parti travailliste disparaîtra lui aussi. Ses électeurs n’ont pas voté pour la guerre, ni pour que Peretz soit ministre de la Guerre. Ils avaient espéré qu’il s’efforcerait de réduire les inégalités salariales, de tailler dans le budget de la Défense, de faire adopter un système de retraites, de réformer l’éducation, de financer l’assistance sociale, d’augmenter le salaire minimum et de fixer un niveau raisonnable pour les aides aux personnes âgées. Les ridicules querelles qui ont opposé les ministres travaillistes à propos de la participation de Lieberman posent de sérieuses questions sur la raison d’être de leur parti, quel qu’en soit le chef. Ou bien ils doivent se débarrasser de Lieberman, ou bien ils doivent quitter le gouvernement.

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