Kadhafi, de Khartoum à Abidjan

Publié le 24 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

S’il est un dossier qui préoccupe en ce moment le colonel Kadhafi, c’est bien celui du Darfour. Si l’on en croit les confidences d’un proche du « Guide » recueillies fin octobre dans une capitale européenne, le maître de Tripoli est persuadé que les Américains vont « tenter quelque chose de spectaculaire » (et de militaire) contre le régime soudanais afin de « compenser leurs échecs en Irak et en Afghanistan ». Ce qui aurait pour conséquence de placer Kadhafi dans une position intenable : officiellement, la Libye approuve le refus du président Omar el-Béchir d’accepter des Casques bleus de l’ONU au Darfour, mais, officieusement, ses liens avec l’administration Bush sont désormais patents (voir pp. 80-81). D’où l’idée de jouer les médiateurs entre Washington et Khartoum ainsi qu’entre le gouvernement tchadien et les rebelles de l’Est. Dans cette perspective, la Libye se dit prête à envoyer au Darfour plusieurs milliers d’hommes coiffés du casque vert de l’Union africaine – une proposition qui n’a été jusqu’ici retenue ni par les présidents Béchir et Idriss Déby Itno, ni par les Américains.
Active au Soudan, la diplomatie libyenne l’est désormais beaucoup moins en Côte d’Ivoire, où elle semble avoir renoncé à jouer un rôle. Même si Laurent Gbagbo est considéré comme un ami à Tripoli, les Libyens se refusent à relancer la campagne sur le retrait des troupes françaises et la fermeture de la base de Port-Bouët. « Si le Parlement ivoirien vote l’abrogation des accords de défense avec la France, alors nous appuierons cette décision », concède notre interlocuteur. Mais comme ledit Parlement est out of order depuis fin 2005

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