Gabon : 10 ans de prison requis contre Bertrand Zibi dans le cadre des violences post-électorales de 2016

Le tribunal correctionnel de Libreville a requis mardi dix ans de prison contre Bertrand Zibi, ex-député du Parti démocratique gabonais (PDG), accusé d’être impliqué dans les violences post-électorales d’août 2016.

La police gabonaise les violences post-électorales d’août 2016. © Joel Bouopda/AP/SIPA

La police gabonaise les violences post-électorales d’août 2016. © Joel Bouopda/AP/SIPA

Publié le 3 juillet 2019 Lecture : 1 minute.

« Le parquet a requis dix ans de prison, soit la peine maximale », a déclaré l’avocat Charles-Henri Gey, joint par téléphone. Accusé d’être impliqué dans les violences post-électorales d’août 2016 qui ont secoué le Gabon, l’ancien député Bertrand Zibi Abeghe est poursuivi pour « instigation aux actes et manœuvre de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’État », « instigation aux violences et voies de fait » et « détention illégale d’arme à feu ».

Procès politique

Bertrand Zibi, député du Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir), en avait démissionné avec fracas en juillet 2016 au cours d’une réunion publique, en présence du président Ali Bongo Ondimba. Une sortie très médiatisée, un mois avant la présidentielle du 27 août 2016 qui a abouti à la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba.

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Il avait été arrêté le 31 août 2016, au siège du candidat de l’opposition Jean Ping, au moment des graves violences post-électorales ayant suivi la proclamation de la victoire du président sortant, notamment des manifestations, des centaines d’interpellations, l’Assemblée nationale incendiée et un assaut des forces de sécurité contre le QG de Jean Ping. « M. Zibi avait ensuite été transféré à la maison d’arrêt et n’en est plus jamais sorti depuis », a affirmé son avocat, la veille de l’ouverture du procès.

« M. Zibi est un personnage politique et les faits ont eu lieu à une période politique sensible, ce qui donne à ce procès une dimension politique », a estimé Me Charles-Henri Gey, toutefois confiant en la justice gabonaise pour qu’elle réussisse à « détacher les infractions des circonstances dans lesquelles les faits ont eu lieu ».

Au cours des violences, le gouvernement avait fait état de trois morts. Une partie de l’opposition et de la société civile affirme avoir identifié une trentaine de morts.

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