Erik Orsenna : « La démocratie, c’est bien ; le développement, c’est mieux ! »
Émigration, agriculture, matières premières, commerce international aucun des grands problèmes de l’Afrique n’échappe à l’intérêt de l’écrivain français. Ce continent, qu’il a parcouru de long en large, lui a inspiré plusieurs de ses meilleurs livres.
Son essai Voyage aux pays du coton*, sorti en avril dernier, a été un gros succès de librairie. Un exploit pour un sujet a priori austère, voire rébarbatif, une plante. Mais la petite graine n’est, en fait, qu’un prétexte pour l’écrivain-académicien Erik Orsenna (Erik Arnoult de son vrai nom, il a emprunté son pseudonyme à une localité du Rivage des Syrtes, de Julien Gracq), désireux de parler de la mondialisation, de ses implications dans la vie quotidienne des citoyens et de ses contradictions. Un peu botaniste, géographe assurément, économiste sans aucun doute, cet homme de 59 ans a sillonné le monde (États-Unis, Brésil, Ouzbékistan, Chine, Égypte, Mali, Burkina) pour enquêter sur l’or blanc. Près de trois cents pages qui mettent en scène des producteurs rivés à la tâche, des lobbyistes agricoles américains, des diplomates et hommes politiques du Nord comme du Sud, des scientifiques penchés sur leurs éprouvettes, des ouvriers du textile chinois, esclaves des temps modernes.
Un livre qui résume le personnage d’Orsenna, son histoire familiale, son engagement pour les pays du Sud, son goût pour l’économie. « Je suis né dans une famille où l’on trouve des banquiers saumurois, des paysans luxembourgeois et une papetière cubaine. Et j’arrive à l’âge de la conscience au moment des indépendances alors que j’étudie au collège Saint-Jean-de-Béthune, à Versailles. J’entre au PSU [Parti socialiste unifié] à l’âge de 17 ans et commence à me passionner pour les matières premières. J’entame des études de philosophie, de sciences politiques à Paris avant de fréquenter la London School of Economics. » Une fois sa formation achevée, Orsenna devient maître de conférences et réalise ses premiers voyages d’études, notamment au Sénégal, où il s’intéresse à l’arachide.
Proche de François Mitterrand, l’écrivain entre en 1981 au cabinet de Jean-Pierre Cot, ministre de la Coopération, comme chargé de l’économie internationale. Avant de devenir, deux ans plus tard, conseiller culturel à l’Élysée. Orsenna enchaîne les livres et obtient en 1988 le prix Goncourt pour L’Exposition coloniale (Le Seuil). En 1990, il devient conseiller aux Affaires étrangères auprès de Roland Dumas.
Orsenna a voyagé dans plus de trente-cinq pays d’Afrique, rencontré Senghor, Houphouët-Boigny, et bien d’autres chefs d’État, s’est passionné pour des pays anglophones comme le Kenya ou le Ghana, a mesuré les différents niveaux de développement en Afrique francophone et anglophone. Il est l’auteur du fameux discours de La Baule prononcé par François Mitterrand sur la démocratisation, qui a donné des sueurs froides à quelques dinosaures du continent.
De visite à Jeune Afrique, l’écrivain globe-trotter s’est prêté avec plaisir au jeu de l’entretien. Il revient sur les grandes évolutions de la politique africaine de la France depuis une vingtaine d’années, dresse un constat sans complaisance de l’état du continent confronté à la mondialisation, et évoque les obstacles au développement. Il prépare actuellement la suite à Madame Bâ (Fayard/Stock), roman publié en 2003 et mettant en scène une Malienne qui présente une demande de visa pour rejoindre en France son petit-fils, attiré par les sirènes du football professionnel.
* Voyage aux pays du coton. Petit Précis de mondialisation, d’Erik Orsenna, éditions Fayard, 292 pages, 20 euros.
Jeune Afrique : La France peut-elle se passer de l’Afrique
Erik Orsenna : La France a de moins en moins besoin du marché africain en termes économiques.
Et sur le plan géopolitique ?
Je suis extrêmement frappé par l’oubli de la géographie. Est-ce que les États-Unis ont besoin du Mexique ? Non. Les Mexicains entrent pourtant quotidiennement aux États-Unis. Cette proximité implique des devoirs diplomatiques et économiques. La France est également solidaire géographiquement de l’Afrique. Notre développement y est par conséquent lié. La Méditerranée est un grand lac. C’est notre patrimoine commun. Les pays de l’autre côté de la rive doivent se développer. Leur développement est notre chance. Leur stagnation serait une menace.
Quel bilan dressez-vous de la politique africaine de la France, de Mitterrand à Chirac ?
Le discours de François Mitterrand devant les chefs d’État africains à La Baule en 1990 a marqué une rupture, au moins dans la forme, dans la politique française en Afrique. Mitterrand a voulu faire comprendre aux chefs d’État de ce continent que l’effondrement des régimes forts en Europe centrale et orientale n’épargnerait pas l’Afrique. Et qu’ils devaient s’engager sur le chemin de la démocratie. Bon nombre de dirigeants se sont résignés depuis au pluralisme politique (multipartisme, organisation d’élections libres et transparentes, consécration de la liberté d’expression). Indéniablement, on constate un progrès politique : plus de libertés, plus de respect des droits de l’homme. Il me semble que ces derniers temps on assassine moins d’opposants. À ceci près que ce sont peut-être les journalistes qui deviennent les premières victimes.
Quels sont les pays de l’espoir ?
Je vois l’essor du Mozambique, le maintien de l’unité sud-africaine qui est en passe de réussir sa transition, certaines régions du Kenya qui se développent. Mon cur va au Mali, au Niger, au Burkina. Je suis particulièrement admiratif des pays sahéliens, dépourvus de tout, qui s’en sortent. Le Sénégal profite économiquement du « suicide » de la Côte d’Ivoire. Souhaitons que la prochaine élection présidentielle se passe bien. À Dakar comme dans tant de capitales africaines, les entourages des chefs d’État ne jouent pas le meilleur rôle.
Pourquoi ?
Parce que ceux qui se sont si longtemps battus pour accéder au pouvoir ne sont pas prêts à en céder une miette.
Quelles sont les raisons de la crise ivoirienne ?
Dans un pays qui n’est pas une nation encore bien structurée, quand un homme fort s’en va, ça explose. La Yougoslavie a éclaté, Tito n’était plus là pour unifier le pays. Houphouët-Boigny est décédé et la Côte d’Ivoire s’est disloquée. On met beaucoup plus de temps à édifier une nation qu’à la détruire. Regardez l’Espagne. Malgré son histoire, la montée des revendications régionales fait craindre le pire pour l’unité du pays. Un peu plus au nord, la Belgique est au bord de la scission, empêtrée dans ses revendications communautaires et linguistiques.
Comment se porte le Maghreb ?
Il y a un pays qui jouit d’une rente, l’Algérie, et deux qui n’en ont pas.
C’est une malédiction, le pétrole ?
Souvent, les pays sans rente vont mieux que ceux qui en bénéficient. Ils doivent trouver en eux-mêmes une réponse.
L’Algérie se développe pourtant ?
Heureusement. Mais à quelle vitesse ? Il faut dire que, dix ans durant, le pays a été déchiré par des violences extrêmes. L’Algérie bénéficie de cette aubaine, l’augmentation des prix du baril : que va-t-elle en faire ? Largement dépourvus de pétrole, le Maroc et la Tunisie se développent aussi. Comment vont-ils payer le surcoût de l’énergie ?
Des milliers de jeunes Maghrébins restent des candidats à l’émigration ?
On ne quitte jamais son pays de gaieté de cur, surtout lorsque l’on risque sa vie. La seule manière efficace d’enrayer l’immigration est de développer les pays du Sud. L’immigration choisie n’est pas la solution. Elle ne fera que favoriser la fuite des cerveaux en privant les pays de leurs élites et donc de leur capacité à se développer.
La démocratisation africaine est-elle compatible avec le développement ?
J’ai posé une question à mon traducteur chinois lors de mon dernier voyage dans le pays : est-ce que vous craignez la concurrence de l’Inde ? Il m’a répondu que l’Inde perdait trop de temps et d’énergie avec la démocratie. Les avancées démocratiques ne doivent pas se traduire par la faiblesse de l’État. Donner des droits politiques, c’est bien, mais mettre en place des politiques économiques, génératrices de développement, c’est encore mieux.
La sécurité n’est-elle pas la priorité ?
Oui, la sécurité de tous ! Des personnes et des biens. Je pense que le droit des affaires est au moins aussi important que la démocratie. En général, ça va ensemble. J’ai souvent dit à mes amis africains : « Pourquoi irions-nous investir chez vous alors que vous mettez votre argent en Suisse ou aux États-Unis ? » Ils répondent que lors d’un contentieux, si le juge appartient à une autre ethnie, ils perdent. C’est pour cette raison que le code des investissements est essentiel. L’Afrique a besoin de chefs d’entreprise, beaucoup plus qu’elle n’a besoin de ministres.
L’Afrique jouit d’une mauvaise image dans le monde des affaires
On me demande souvent ce que je vais faire en Afrique. C’est le seul continent qui ne parvient pas à se développer. Beaucoup d’argent a été investi sur le continent, mais les retours sur investissements sont extrêmement faibles. L’Afrique ne se développe pas, car elle refuse d’abandonner un certain nombre de valeurs qui vont avec le développement.
Quelles valeurs ?
Concrètement, un chef d’entreprise africain qui réalise un bon exercice, donc des bénéfices, va devoir redistribuer. Or qu’est-ce que c’est le capitalisme ? C’est sacrifier le présent au futur, la solidarité familiale à l’investissement dans l’entreprise. La solidarité familiale, avouons que c’est aussi souvent un bon alibi pour la paresse. Les soi-disant cousins accourent pour bénéficier des ressources de celui qui a réussi. C’est un vrai problème. Et faire admettre à un Africain qu’il faut sacrifier le présent au futur, ce n’est pas évident. La seule incarnation de l’avenir consiste à mettre au monde une ribambelle d’enfants, ce qui est catastrophique pour le développement. L’Afrique fait également face à l’absence dramatique d’infrastructures matérielles et juridiques. Prenez le train Dakar-Bamako, tentez d’aller de Rabat à Tunis en voiture, et vous aurez tout compris.
N’est-ce pas aussi l’échec de la coopération française ?
Et de la politique africaine de l’Afrique ! Il est évident que les dirigeants du continent ne sont pas les seuls responsables et que certaines entreprises occidentales continuent à piller leurs richesses Mais elles ont des alliés. La honte des élites africaines, c’est de s’être laissé corrompre. Je n’irai jamais de ma vie dans les Congos, que ce soit à Brazzaville ou à Kinshasa La gestion des ressources y est un scandale absolu, les populations sont chaque jour plus pauvres tandis que les élites s’enrichissent.
Selon vous, la corruption est plus présente dans les pays forestiers que dans les zones de savanes ?
Les pays forestiers bénéficient de richesses inouïes. Pour les contrôler, il faut le pouvoir. Ceux qui obtiennent le pouvoir le gardent jalousement et sont prêts à tout pour le conserver. Rien n’est plus néfaste et méchant qu’un rentier. Dans les pays sahéliens, les terres agricoles sont mieux partagées. Elles nécessitent beaucoup de travail pour les valoriser. Ceux qui les exploitent en répartissent les revenus au sein de leur famille.
L’Afrique ne progresse guère économiquement ?
Il faut une nouvelle dévaluation, voire une réforme monétaire. Les pays les plus pauvres du monde sont reliés à la monnaie la plus surévaluée du monde [les pays de la zone franc rattachés à l’euro, NDLR], c’est aberrant ! Dans les campagnes cotonnières, on se bat pour gagner quelques points de productivité et on se retrouve au final avec une monnaie surévaluée par rapport à un dollar sous-évalué. La Chine se développe avec un yuan sous-évalué de 40 %. On s’en prend à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et on ne dit pas un mot sur le Fonds monétaire international (FMI). On se bat pour 4 % à 5 % de diminution des droits de douane, mais les barrières monétaires sont de l’ordre de 30 % à 40 %. Et là, on ne s’en préoccupe pas. Actuellement, le FMI se demande à quoi il sert. C’est également la question que je me pose.
La mondialisation est-elle un facteur de déstabilisation des nations ?
Il est impératif que les États jouent leur partition pour préserver les intérêts nationaux.
Vous êtes souverainiste ?
Je ne suis pas du tout souverainiste, mais la nation doit se réveiller. Autrement, elle sera avalée par des communautarismes. Les nations sont des instances irremplaçables de solidarité.
La nation ne peut plus jouer son rôle de « centre » de solidarité avec la mondialisation
Lors de mes récents voyages dans les deux hémisphères, j’ai constaté que les nations reviennent. Les populations ne sont pas prêtes à accepter tout au titre de la mondialisation. Elles se retournent de plus en plus vers des instances de protection, leurs États.
Les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) réduisent la marge de manuvre des nations ?
C’est plutôt la Banque mondiale qui voudrait tuer les temps d’adaptation nécessaires. Il faut du temps pour se préparer à l’ouverture des échanges. Notons que cette frénésie commerciale ne va peut-être pas durer. L’énergie, malgré une récente envolée des cours, reste très bon marché. On transporte un ordinateur d’un point à l’autre de la planète pour 1 euro. Sans protection des espaces commerciaux, la concurrence bat immédiatement son plein et élimine les plus faibles.
Les Africains n’ont donc aucun intérêt à signer un quelconque accord de Doha sur le commerce et le développement ?
Pourtant si, car les négociations bilatérales, c’est pire. On peut, par ailleurs, imaginer qu’il y ait une ouverture des marchés du Nord à leurs produits, une diminution des subventions agricoles qui pèsent lourdement sur les cours mondiaux, et donc, in fine, sur leurs revenus.
La Chine s’est réveillée
Elle est partout, et d’abord au Maghreb.
Les Africains doivent-ils se tourner vers l’empire du Milieu ?
Ils doivent se tourner vers tous les partenaires potentiels et faire jouer la concurrence. Arrêtons les « prés carrés », les préférences sentimentales. Mais il ne faut pas non plus être naïf, les Chinois ne viennent pas en Afrique pour s’extasier sur les merveilles de la cosmogonie dogon.
Les Chinois arrivent aussi avec d’autres méthodes
Pourquoi ne pas essayer. Reconnaissons que les nôtres n’ont pas marché malgré les milliards de dollars dépensés. Le concept de la libre entreprise n’a pas pris en Afrique. Les réussites d’entrepreneurs africains ne sont pas légion. Et quand elles sont là, on se paie sur la bête. C’est la famille, le cousin du ministre, le ministre lui-même qui viennent prélever leur dû.
C’est la faute du colonialisme ?
L’invasion coloniale a cassé l’esprit d’entreprise. Les entrepreneurs étaient les Blancs et les Noirs les subalternes.
Vous êtes très « bushien », Trade not Aid
Il n’y a rien de bushien là-dedans, il s’agit seulement de bon sens. Quant au bon sens, le président américain n’en a pas fait beaucoup preuve, notamment en Irak.
Le combat du coton africain, c’est désespéré !
Il faut sauver les régions cotonnières d’Afrique, car il n’existe pas d’autre alternative économique pour faire vivre les familles. La baisse des subventions américaines pourrait augmenter provisoirement les cours. Mais, demain, si les Américains réduisent leurs récoltes, les Brésiliens produiront plus. Et les cours resteront toujours bas. Les Africains ont un très bon coton et un mode de production manuelle très économe en énergie. Mais souvent des structures encore lourdes, du type kolkhoze au Mali. Ils doivent mieux s’organiser, travailler sur le mode coopératif et améliorer leur productivité. La hausse du cours du baril rend la production mécanisée des Américains et des Brésiliens de moins en moins compétitive. Les Africains peuvent tirer leur épingle du jeu. Inutile de vous dire que je suis jour après jour les difficultés actuelles des sociétés cotonnières. Avec la fondation Farm*, je ferai tout, à mon petit niveau, pour leur venir en aide.
Il n’y a pas de réflexion sur l’accès au marché
Où est-ce qu’on place la fibre ? Quelle qualité pour quel produit final ? Les Américains sont très forts en matière de marketing. Les Africains ont hérité des réflexes d’ingénieurs français. On proclame qu’on fait le meilleur avion du monde, le Concorde, mais personne n’en veut. On proclame qu’on fait le meilleur coton du monde, mais est-ce la fibre dont les industriels ont besoin ?
Vous êtes un personnage curieux. Que fait Tintin à l’Académie ?
À 10 ans, je voulais devenir Tintin. À 25 ans, être Albert Londres. À 59 ans, je suis un peu Tintin, j’essaie de me rapprocher d’Albert Londres avec quelques côtés du professeur Tournesol.
Pourquoi l’Académie ?
D’abord, c’est la passion de la langue. Ensuite, j’adore les clubs, surtout ceux où les membres n’exercent pas le même métier que moi. Enfin, je le confesse : j’aime les honneurs. Avec le Goncourt, le Conseil d’État et l’Académie, j’ai été gâté très jeune. Alors maintenant, je peux m’adonner au reportage.
Quel lieu de reportage préférez-vous : l’Élysée ou l’Académie ?
Les deux.
Et pour ce qui est des femmes, plutôt l’Élysée ?
L’Élysée est plus érogène. J’ai plus dragué à l’Élysée qu’à l’Académie.
L’Afrique, c’est une histoire d’amour ?
De nécessité ! Je ne suis jamais tombé amoureux d’une Africaine. Mais je me sens bien en Afrique. J’aime les relations humaines, et je ne supporte pas les morcellements. L’Afrique, c’est le lien.
Vous n’avez vraiment pas envie de succomber aux charmes d’une Africaine ?
Si votre journal peut publier une annonce
En tant que socialiste, allez-vous vous impliquer dans la campagne électorale ?
Forcément.
* Créée en juin dernier, Farm (Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde) va réfléchir aux relations futures entre les agricultures du Nord et du Sud. Elle est présidée par René Carron, président du Crédit agricole. Erik Orsenna en est le vice-président.
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