Investissements : le Cameroun, la RDC et la Mauritanie parmi les pays « fragiles », selon Coface
« La température monte ». Telle est en substance la conclusion de l’expert en assurance-crédit Coface qui a dévoilé ce 4 juillet, à Paris, la nouvelle édition de son indice de fragilité politique et sociale en Afrique.
Après les printemps algérien et soudanais, d’autres mouvements de mobilisation de ce type ne sont pas à exclure en Afrique subsaharienne, estime l’expert en assurance-crédit Coface, qui présentait à Paris, ce 4 juillet, son indice de fragilité politique et sociale en Afrique.
« Comme l’ont notamment montré les événements de 2011 en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dans un contexte de progrès des instruments de la mobilisation (accès internet, pression démographique…), l’exaspération des populations alimentée par les pressions socio-économiques – chômage et pauvreté endémique notamment – exposent certains pays du continent à un risque d’instabilité future », a détaillé Ruben Nizard, économiste spécialiste de l’Afrique.
Ces facteurs sociétaux peuvent jouer le rôle de catalyseur. De ce fait, nombre de pays – comme l’Éthiopie récemment – ont pris l’habitude de couper internet pour mettre fin à leurs tensions politiques naissantes.
Dix pays particulièrement fragiles
Remis à jour tous les ans, l’indice de fragilité politique et sociale de Coface met l’accent sur dix pays à surveiller dans un futur proche : l’Angola, le Cameroun, Djibouti, l’Égypte, l’Éthiopie, la Mauritanie, l’Ouganda, la RDC, le Tchad, ainsi que le Mozambique, où se profilent des élections générales dès octobre prochain.
L’expert en assurance-crédit rappelle que si le continent est resté marqué par des conflits au cours des dernières décennies, les événements violents – conflits ou actes terroristes – bien que plus localisés, sont redevenus relativement fréquents, notamment dans le Sahel, par rapport au début du 21e siècle.
« Sur l’ensemble du continent, on dénombrait ainsi en 2018 près de deux fois plus de conflits que 10 ans plus tôt », indique Ruben Nizard. Le nombre de victimes a également été multiplié par deux et dépasse le seuil des 70 000 décès par an pour la troisième fois depuis trente ans (après les périodes 1990-1991, au plus fort de la guerre du Golfe, et 1999-2000, marquée par la guerre fratricide entre l’Éthiopie et l’Érythrée).
Le Maroc, « pays sûr » de la région
« En même temps, la contribution de l’Afrique au niveau record de victimes dans les conflits au niveau mondial a tendance à s’affaiblir, éclipsé par les conflits en Syrie (23 % des victimes dans le monde entre 2014 et 2018) et en Afghanistan (19 %), qui sont plus meurtriers que l’ensemble des conflits sur le continent africain », ajoute l’expert.
Simultanément, le terrorisme des groupes islamistes se répand. Ce fléau frappe particulièrement huit pays – les membres du G5 Sahel, la Libye, l’Égypte et le Nigeria- qui, ensemble, concentrent 60 % des victimes sur le continent. À l’inverse, la Mauritanie, qui n’a pas connu d’attaque depuis 2011, voit son score s’améliorer tandis que le Maroc bénéficie toujours de son statut de « pays sûr » de la région.
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