Tunisie : le président Béji Caïd Essebsi signe le décret de convocation du corps électoral
Le chef de l’État Béji Caïd Essebsi a promulgué vendredi le décret de convocation du corps électoral pour les scrutins législatif et présidentiel de l’automne. Le calendrier des élections sera donc respecté. Le texte sur la prolongation de l’état d’urgence a également été ratifié.
Béji Caïd Essebsi, un destin tunisien
Le président Béji Caïd Essebsi est décédé jeudi 25 juillet 2019 à l’hôpital militaire de Tunis, à l’âge de 92 ans. Premier chef de l’État tunisien à mourir en exercice, mais aussi premier président démocratiquement élu après la révolution de 2011, il n’a pu achever un mandat « progressiste » au bilan contesté, plongeant le pays dans l’incertitude avec une probable perturbation du calendrier électoral de l’automne.
L’hospitalisation du chef de l’État tunisien avait laissé planer le doute, mais les élections législatives et présidentielle auront donc bien lieu, comme prévu, les 6 octobre et 17 novembre prochains. Béji Caïd Essebsi (BCE) a en effet signé, vendredi 5 juillet, le décret présidentiel convoquant le corps électoral pour ces deux scrutins, peu de temps avant la date butoir du 6 juillet.
L’annonce a été faite sur le compte Facebook de la porte-parole de la présidence, Saïda Garrach, suivie quelques minutes plus tard par la diffusion d’une vidéo d’une courte allocution présidentielle sur la page officielle de Carthage, dans laquelle il est fait référence au respect de l’ « expérience démocratique ».
https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/593566857833425/
Le calendrier constitutionnel sera donc maintenu, au grand soulagement de la société civile, qui s’inquiétait que le président ne soit pas en mesure de respecter ces délais.
Également en attente de signature et désormais validée, la prolongation de l’état d’urgence permettra aux militaires de rester déployés dans les rues du pays. En cas de retard, ils auraient effectivement dû regagner leurs casernes. La publication de ces textes au Journal officiel de la République de Tunisie (JORT) doit encore suivre avant la date butoir.
Le président pourrait aussi être amené à se prononcer prochainement sur le Code électoral, dont la version amendée a été adoptée dans la controverse. Pour l’instant, l’Instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL) n’a pas encore statué sur le recours déposé par 51 députés à ce sujet.
Une apparition qui rassure
C’est la première séquence vidéo permettant d’attester de l’état de santé de Béji Caïd Essebsi. Sa déclaration permet aussi de corroborer la date de sa publication. Le président y fait en effet référence aux messages de soutien de ses homologues reçus depuis sa maladie, et évoque son bilan de santé « positif », bien qu’il ait l’air encore affaibli.
https://www.facebook.com/Presidence.tn/photos/a.2501378276586881/2501378343253541/?type=3&theater
Depuis sa sortie de l’hôpital militaire de Tunis, lundi 1er juillet, seule une photo du chef de l’État entouré de personnel soignant avait été publiée par la présidence. Il s’était, entre-temps, officiellement entretenu par téléphone avec le ministre de la Défense nationale, Abdelkarim Zbidi, et le président de l’Assemblée, Mohamed Ennaceur. Aucune vidéo ni enregistrement sonore n’avait toutefois été diffusés, et les plus folles rumeurs courraient, certains Tunisiens envisageant même un scénario « à la Bouteflika ».
Béji Caïd Essebsi avait été hospitalisé en urgence jeudi 27 juin, le jour même où un double attentat frappait Tunis. Son conseiller Firas Guefrech avait décrit son état comme critique, avant de déclarer qu’il s’était stabilisé, assurant à Jeune Afrique qu’il n’était pas dans le coma. Son fils, Hafedh Caïd Essebsi, le décrivait le week-end dernier comme « hors de danger ».
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Béji Caïd Essebsi, un destin tunisien
Le président Béji Caïd Essebsi est décédé jeudi 25 juillet 2019 à l’hôpital militaire de Tunis, à l’âge de 92 ans. Premier chef de l’État tunisien à mourir en exercice, mais aussi premier président démocratiquement élu après la révolution de 2011, il n’a pu achever un mandat « progressiste » au bilan contesté, plongeant le pays dans l’incertitude avec une probable perturbation du calendrier électoral de l’automne.
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