Cuisante défaite pour Chávez

Publié le 24 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Dans la course engagée entre le Guatemala et le Venezuela en vue de l’obtention d’un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, l’impasse était totale le 19 octobre, à l’issue du 35e tour de scrutin.
Mais le premier pays, activement soutenu par Washington, arrivait largement en tête avec 103 voix, sans toutefois obtenir la majorité des deux tiers des votants (123 voix) requise pour être élu. Le second n’a obtenu que 81 voix, contre 77 la veille et 93, son meilleur score, quelques jours auparavant.
Pour le président Hugo Chávez, qui avait fait de la candidature de son pays l’étendard derrière lequel tous les ennemis de l’Amérique impériale étaient invités à se rallier, c’est déjà une défaite. Et d’autant plus cuisante que, pour atteindre son objectif, il n’avait pas hésité à parcourir le monde et à nouer toute une série d’alliances, souvent assorties de contrats pétroliers, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Il s’était notamment engagé à défendre le droit de l’Iran à se doter de l’arme nucléaire. Le mois dernier, lors du sommet des non-alignés à La Havane, Jorge Valero, son vice-ministre des Affaires étrangères, avait imprudemment claironné que le Venezuela était assuré d’intégrer pour deux ans (à partir du 1er janvier 2007) le Conseil de sécurité.
Les États-Unis ont donc remporté une indiscutable victoire, même s’il semble acquis que le Guatemala n’est pas davantage en mesure d’être désigné. Ce n’est pas la première impasse de ce genre. En 1979, Cuba et la Colombie s’étaient affrontés pendant plus de deux mois et 154 tours de scrutin, avant que les pays latino-américains se mettent d’accord pour faire élire le Mexique.
Le 18 octobre, Cesar Mayoral, l’ambassadeur d’Argentine, a estimé que « si le Venezuela se retire, le siège devra revenir à un pays du Mercosur ». Outre le Venezuela, qui en est membre depuis peu, le Marché commun du Sud comprend l’Argentine (qui cédera sa place au Conseil de sécurité à la fin de l’année), le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay. Le Brésil n’étant pas candidat, l’Uruguay, actuellement dirigé par la gauche modérée, pourrait constituer un compromis acceptable. C’est en tout cas ce que suggère le Chili.
Reste qu’à l’issue du dernier scrutin, Francisco Arias Cardenas, l’ambassadeur vénézuélien, continuait d’exclure un retrait de la candidature de son pays. « Ce n’est pas parce que le Venezuela a recueilli moins de voix qu’il va se retirer. Cela reviendrait admettre le pouvoir de veto des États-Unis », a-t-il déclaré à la télévision publique vénézuélienne. Reprise du scrutin le 25 octobre.

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