Soudan : un accord enfin trouvé entre les généraux et la contestation sur l’instance de transition
Les généraux au pouvoir au Soudan et les chefs de la contestation sont parvenus à un accord vendredi concernant l’instance qui doit diriger la période de transition à venir, après des semaines d’un bras de fer politique, a annoncé le médiateur de l’Union africaine.
Le conseil militaire qui dirige le pays depuis la destitution en avril du président Omar el-Béchir et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, « se sont mis d’accord » pour une direction « alternée » de cette instance qui va diriger une période de transition d’environ trois ans, a annoncé lors d’une conférence de presse le médiateur de l’UA, Mohamed El-Hacen Lebatt. « Les deux parties se sont mis d’accord sur l’instauration d’un conseil souverain avec une alternance entre les militaires et les civils, pour une période de trois ans ou un peu plus », a-t-il dit en conférence de presse.
Il n’a pas détaillé le mécanisme qui sera utilisé. Mais selon un plan de transition établi par les médiateurs de l’UA et de l’Éthopie, le « Conseil souverain » devait initialement être présidé par un militaire pendant 18 mois, avant qu’un civil ne prenne la relève jusqu’à la fin de la transition.
« Enquête indépendante »
Grâce à une médiation de l’Éthiopie et de l’UA, les deux camps ont relancé mercredi des pourparlers cruciaux qui portaient principalement sur la direction du « Conseil souverain ». La reprise des pourparlers intervenait dans un contexte tendu, après la dispersion le 3 juin d’un sit-in de manifestants devant le QG de l’armée à Khartoum, qui a fait des dizaines de morts et provoqué un tollé international.
Les deux camps se sont mis d’accord pour « une enquête minutieuse, transparente, nationale et indépendante, sur tous les incidents violents malheureux qu’a connu le pays ces dernières semaines », a souligné Mohamed El-Hacen Lebatt en conférence de presse. À ce jour, la contestation réclamait une enquête indépendante et internationale sur la dispersion du sit-in, ce que les généraux ont refusé après avoir mis sur pied leur propre comité d’investigation militaire.
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