Grand invité de l’Économie RFI/JA – Rémy Rioux : « La Chine commence à s’engager dans des actions collectives en faveur du développement »

Le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux, est le Grand Invité de l’économie RFI-Jeune Afrique samedi 6 juillet sur RFI, à 12 h 10 heure de Paris, 10 h 10 TU.

Rémy Rioux (France), directeur général de l’Agence française de développement, à Paris, le 5 juillet 2019 © Vincent Fournier/JA

Rémy Rioux (France), directeur général de l’Agence française de développement, à Paris, le 5 juillet 2019 © Vincent Fournier/JA

Julien_Clemencot

Publié le 5 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.

Rémy Rioux a été reconduit en mai pour un second mandat à la tête de l’Agence française de développement (AFD). Une agence qui en 2018 a consacré 11,4 milliards d’euros à ses projets (14 milliards en 2019), dont la moitié a été allouée au continent africain. Diplômé de l’École normale supérieure (ENS), de Sciences Po et de l’ENA, il a fait toute sa carrière au sein des ministères français, de la place Beauvau (intérieur) à Bercy (économie et finance) en passant par le Quai d’Orsay (MAE), avant de succéder au sein de l’AFD à Anne Paugam en 2016.

Durant son premier mandat, les moyens de la banque française de développement ont bondi de deux milliards d’euros. En juin, il a publié un livre intitulé Réconciliations (aux éditions Débats) dans lequel il livre sa vision, résolument optimiste, de la contribution de l’aide au développement, au moment la politique des grandes puissances prône le retour du repli sur soi. Il est le grand invité de l’émission Éco d’ici Éco d’ailleurs RFI-Jeune Afrique diffusée ce 6 juillet à 12 h 10, heure de Paris. Extraits.

  • Dons
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Les fonds propres (2,5 milliards d’euros) et les ressources budgétaires supplémentaires (plus de deux milliards d’euros) obtenues pendant mon premier mandat redonnent une capacité d’action à l’AFD en dons (et non seulement en prêts) qui avait été érodée pendant plus d’une dizaine d’années. C’est un renforcement de l’AFD grâce à la confiance des autorités politiques. Et c’est un repositionnement avec beaucoup plus de capacités financières et d’ambitions.

  • Contrôle

Il faut convaincre nos concitoyens en France que les moyens croissants qu’ils allouent au développement et qui arrivent en partie à l’AFD sont dans leur intérêt.

  • Consommation intérieure

Les dynamiques de croissance africaines ont changé. Il y a en moyenne une croissance du revenu par habitant depuis vingt-cinq ans et cette hausse correspond au décollage de la démographie. Et elle est moins tirée par les exportations et plus par la consommation intérieure. C’est le signe d’un rééquilibrage et de l’émergence de l’Afrique.

  • FMI

Il n’était pas totalement évident que le FMI devienne une force pour transformer le système financier afin de l’amener à contribuer aux objectifs de développement durable. J’espère que le successeur de Christine Lagarde sera autant engagé sur ces questions qu’elle l’était. L’ensemble du système financier international doit contribuer à son financement. Le FMI joue un rôle de vigie essentiel.

  • Réconciliation
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On entend beaucoup de discours mettant en avant la force et la puissance. Moi, comme citoyen et comme directeur général de l’AFD, j’ai voulu prendre position en amenant un dose d’espoir et d’engagement. La réconciliation est une méthode qui conduit à des résultats concrets. Un exercice de vérité plus que de justice, ce n’est jamais un retour à un âge d’or, c’est un troisième état. Cela implique de la durée, de l’évaluation et de des résultats. Dans les 3 D [défense, diplomatie, développement], la défense permet la cessation des hostilités, la diplomatie fixe le cadre politique, et le développement amène la réconciliation.

  • Héritage colonial

Oui, il y a de l’universel entre nous tous, mais parfois on a tendance à le définir nous-mêmes. Le président Macron à Ouagadougou en novembre 2017 a lancé un appel à un décentrement du regard. Dans mon livre réconciliation, il y a effectivement aussi une dimension historique.

  • Sahel
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Le développement est un élément important au Sahel. Les militaires veulent un instrument de développement qui fasse son travail. Dans le passé, il y a avait le temps de la défense, puis du politique et enfin celui du développement. Tout cela était séquentiel. Les gens du développement arrivaient toujours trop tard. Au Sahel, les trois politiques se déroulent en même temps.

  • Chine

Les Chinois sont là. Ils ont une voix bilatérale très forte. Ils sont observateurs au Club de Paris. Ils sont très présents à la FAO. La question est : comment les amener à plus d’actions collectives bonnes pour la planète et les hommes ? L’International Development Finance Club (IDFC, fondé en 2011, qui réunit 24 banques nationales, régionales et bilatérales de développement) est un des endroits où un très grand acteur financier chinois, China Development Bank, commence à s’engager.

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