Burkina : campagne contre le mariage précoce des jeunes filles

Une campagne contre le mariage précoce des jeunes filles a été lancée le 5 juillet à Léo, dans le centre-ouest du Burkina Faso, où une fille sur deux est mariée avant l’âge 18 ans.

Une adolescente, dans une école accueillant des déplacés, à Ouagadougou, le 13 juin 2019. © OLYMPIA DE MAISMONT/AFP

Une adolescente, dans une école accueillant des déplacés, à Ouagadougou, le 13 juin 2019. © OLYMPIA DE MAISMONT/AFP

Publié le 6 juillet 2019 Lecture : 1 minute.

Intitulée « Ne m’appelez pas madame », cette campagne représente « un grand évènement pour nous parce que c’est un combat que nous menons tous les jours contre le mariage des jeunes filles », a déclaré Léo Piô, chef traditionnel de Léo, chef-lieu de la province de la Sissili, frontalière du Ghana, où a démarré l’opération.

« En 2018, nos services ont enregistré des plaintes concernant 26 cas de mariages de mineures contre 21 en 2017 », a indiqué le directeur provincial en charge de la femme et de la famille, Eric Somda.

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Au Burkina Faso, plus d’une fille sur deux (52%) est mariée avant l’âge de 18 ans et une sur 10 avant l’âge de 15 ans, selon les chiffres de l’Unicef, qui promeut cette campagne avec le gouvernement burkinabé.

Risque accru de violences domestiques

Le pays affiche le cinquième taux de prévalence du mariage d’enfants le plus élevé au monde, généralement dû au faible niveau d’éducation et à des pratiques traditionnelles incluant souvent des accords entre familles dès la naissance pour que la fille soit échangée et mariée.

« Quand les filles sont mariées durant leur enfance, leurs perspectives de mener une vie épanouissante diminuent considérablement, enclenchant un cycle de pauvreté qui se perpétue de génération en génération », souligne une étude de l’Unicef.

Selon l’organisme onusien, « les filles épouses sont plus susceptibles d’être déscolarisées et victimes de violences domestiques, d’être contaminées par le VIH/Sida et de mourir de complications durant la grossesse et l’accouchement ».

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Cette campagne, qui dure jusqu’à fin août, est suivie d’une caravane itinérante pour sensibiliser la population au problème du mariage précoce, à travers cinq grandes villes du pays. Parmi elle, Fada N’Gourma (est), Bobo Dioulasso (ouest) et Kaya (nord).

Au Burkina Faso, le nombre de filles-épouses devrait doubler d’ici 2050 et l’Afrique deviendra alors la région avec le plus grand nombre de filles-épouses au monde, selon l’Unicef.

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