À quoi servent les Casques bleus ?

Publié le 23 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Le contingent de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc) est une nouvelle fois au centre d’un scandale. Des Casques bleus de nationalité indienne cantonnés à Nyabiondo, dans le Nord-Kivu (Est) auraient en effet fourni aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des rations alimentaires et des renseignements concernant les attaques préparées contre elles par la Monuc. En échange, ils auraient reçu de l’or et de l’argent. Les faits remontent à 2005 et 2006.
En octobre 2005, par exemple, une opération menée conjointement par l’armée congolaise et la Monuc dans le Sud-Kivu aurait échoué parce que les Rwandais avaient été préalablement alertés par un officier indien. La même année, des Casques bleus pakistanais auraient, en échange d’un stock d’or, restitué leurs armes aux miliciens congolais qu’ils étaient chargés de désarmer.
Un membre de la société civile du Sud-Kivu confirme ces accusations : « Cela fait deux ans que nous dénonçons tout cela. Nous savons que des hélicoptères aux couleurs de l’ONU avaient l’habitude de se poser à la lisière des forêts où se trouvent les combattants rwandais. Ils descendaient des cartons contenant des vivres et des équipements et repartaient avec des colis. » Lesdits colis étaient remplis de minerais divers. Des enquêtes internes sont en cours au siège des Nations unies, à New York. Pour leur part, les FDLR nient toute implication dans ces affaires.
La Monuc, qui compte 17 600 hommes sur le terrain, est par ailleurs accusée de « couardise », voire d’« indifférence » au sort des civils menacés par des groupes armés. Ce fut notamment le cas en mai-juin 2005, lors de l’attaque lancée contre Bukavu par le général renégat Laurent Nkunda et son complice, le colonel Jules Mutebusi. Le commandant uruguayen du bataillon déployé dans le chef-lieu du Sud-Kivu laissa, sans résistance, les mutins s’emparer de l’aéroport, qu’il avait pour mission de défendre à tout prix.
En mai 2007, à Kanyola, toujours dans le Sud-Kivu, des civils ont été tués à l’armée blanche à quelque 200 m d’un campement de la Monuc. Même inaction coupable, au mois de mars précédent, à Kinshasa, pendant les affrontements entre les hommes de Jean-Pierre Bemba et la garde présidentielle D’où cette question que les Congolais ne peuvent pas ne pas se poser : à quoi servent les Casques bleus ?

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