Algérie : Saïd Barkat, ex-ministre d’Abdelaziz Bouteflika, placé en détention provisoire

Saïd Barkat, ancien ministre notamment de la Solidarité nationale, a été placé lundi 8 juillet sous mandat de dépôt par le juge enquêteur de la Cour suprême algérienne. À la prison d’El Harrach, dans la banlieue est d’Alger, il rejoint plusieurs hauts dignitaires incarcérés pour des faits de corruption et de dilapidation présumées.

L’ex-ministre algérien Saïd Barkat. © YouTube/Rapides Nouvelles

L’ex-ministre algérien Saïd Barkat. © YouTube/Rapides Nouvelles

Publié le 8 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

Ex-ministre de l’Agriculture et du développement rural, puis ministre de la Santé jusqu’en 2010, avant de devenir ministre de la Solidarité nationale, Saïd Barkat a été placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach. Proche de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, il est poursuivi pour « dilapidation de deniers publics, conclusions de contrats contraires à la réglementation, mauvaise utilisation de la fonction et falsification de procès-verbaux ».

Fin avril, Saïd Barkat, sénateur du tiers présidentiel, ainsi que l’ancien ministre et ex-secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès, placé dimanche en détention pour les mêmes chefs d’inculpation, étaient visés par une procédure de levée de l’immunité parlementaire. Ces anciens intouchables de l’ère Bouteflika sont passés par le ministère de la Solidarité nationale, où plusieurs scandales de détournement de fonds ont déjà éclaté.

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Des détournements jusqu’à 463 000 euros

Selon diverses sources, les deux hommes seraient mêlés à des dossiers de détournements dont le montant dépasserait 520 millions de dollars (463 000 euros). La Cour suprême n’a pas encore communiqué sur les faits qui sont précisément reprochés à ces deux anciens ministres, qui ont jusque-là bénéficié de l’immunité parlementaire que leur confère le statut de sénateurs désignés par l’ancien chef de l’État.

Membres du clan présidentiel, Barkat et Ould Abbès ont souvent été cités dans des scandales de corruption, sans pour autant être inquiétés par la justice

Membres du clan présidentiel, Barkat et Ould Abbès ont souvent été cités dans des scandales de corruption, sans pour autant être inquiétés par la justice. À l’époque où il dirigeait le ministère de l’Agriculture, Barkat a été mis en cause dans diverses affaires de détournement de subventions et de programmes agricoles. Djamel Ould Abbès était également cité dans plusieurs affaires du temps où il occupait des fonctions ministérielles. Les enfants de Djamel Ould Abbès ont fait récemment l’objet de poursuites judiciaires pour des faits de corruption présumée.

L’incarcération des deux anciens caciques du régime fait suite à celles des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que celles de l’ancien ministre Amara Benyounès. Plusieurs hommes d’affaires, réputés proches du clan présidentiel déchu, sont également incarcérés dans la même prison. En fin de semaine dernière, l’ancien directeur de la Sûreté nationale Abdelghani Hamel et ses quatre enfants ont également été placés en détention provisoire par le tribunal de Sidi M’Hamed.

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