« La victime, c’est moi ! »

Accusé par le président Joseph Kabila d’avoir voulu le tuer, le chef de l’opposition se défend, préconise le dialogue avec le pouvoir et prépare… l’échéance de 2011.

Publié le 23 juillet 2007 Lecture : 14 minutes.

La nature l’a doté d’un physique imposant. Un corps de judoka qu’il aime à soumettre aux rigueurs du tennis. Armure de chair portée sans complexe et qui contraste avec le caractère enjoué du personnage. Mais à quelques jours du 31 juillet, date à laquelle ses pairs du Sénat attendent son retour au pays, Jean-Pierre Bemba, 44 ans, n’a pas vraiment le cur à plaisanter. Il est sur tous les fronts. Le corps est là, présent, mais l’esprit ailleurs, à Kinshasa. Au grand dam de son épouse, Liliane, et de leurs cinq enfants accompagnés d’une cousine, qui ont quitté Bruxelles pour passer les vacances à Faro, dans le sud du Portugal, quasiment prise d’assaut par les touristes, en majorité allemands et anglais.
C’est à Quinta do Lago, vaste zone résidentielle, que le chef de file du Mouvement de libération du Congo (MLC) a pris ses quartiers, à l’ombre des pinèdes. Les luxueuses villas s’y succèdent entre piscines et terrains de golf, aussi lisses que des tables de billard. Le climat est idéal en cette époque de l’année. Il fait moins chaud ici qu’en Andalousie voisine, parce que l’endroit est plus proche de l’océan et plus souvent visité par la brise. Contrairement à ce qui se dit souvent, ce n’est pas à cause de prétendues origines portugaises (ses ascendants européens sont belges) que Bemba a choisi Faro. Voilà quatorze ans, il a eu le coup de foudre pour cette région et a décidé d’y acquérir une villa. Non loin d’un autre Congolais, Seti Yale, prospère homme d’affaires, ami de son père et ancien conseiller spécial à la sécurité du défunt président Mobutu, dont il a organisé les obsèques en 1997, au Maroc.
Outre une belle tapisserie ancienne accrochée à l’un des murs d’un salon ouvert sur la terrasse, le reste de la décoration est plutôt moderne. Sans luxe tapageur. C’est confortable, sans plus. Le séjour, en fait un triple living à deux paliers et en forme de L, fait visiblement office de cour intérieure. À un bout, les plus jeunes de ses enfants prennent un petit déjeuner tardif, tandis que l’aîné pianote déjà sur son ordinateur. Liliane va et vient. Entre canapés et fauteuil en osier, un grand écran plasma. Des fils électriques courent un peu partout reliant les ordinateurs entre eux et à une batterie d’appareils électroniques, ainsi qu’à un poste de radio numérique. Il lui permet de capter les stations émettant sur le Net – à commencer par celles de son pays. Il y a aussi un vélo d’appartement. Au milieu du salon, un escalier conduit à l’étage, aux chambres et au bureau de Bemba.

Sur la terrasse, de grandes tables en bois sous des parasols écrus surplombant, d’un côté, une piscine d’un bleu intense et, de l’autre, un jardin au gazon digne des meilleurs golfs, entouré de hauts pins. La sécurité est discrète. Une demi-douzaine d’employés – dont l’un suit parfois le maître des lieux dans ses déplacements en voiture – s’active autour de la maisonnée, dont la vie s’écoule simplement à l’abri d’une haie taillée au cordeau. Et sous l’il vigilant de celui qui est ici le père de famille, le patron, pas toujours porté à enrober ses propos parfois directs, voire comminatoires. Mais l’homme politique, absent de son pays depuis la mi-avril, n’est jamais loin, qui organise sa vie de principal opposant au président Joseph Kabila.
Jean-Pierre Bemba est à la fois un lève-tôt et un couche-tard. Comme si l’éloignement lui commandait de redoubler d’efforts, comme si le temps lui était compté. Ses journées sont rythmées de coups de fil pour prendre la météo du pays, de visites aussi, comme celle, le 13 juillet, du commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, Louis Michel. Ou, le lendemain, de délégations étrangères, notamment américaines, qui souhaitent garder l’anonymat. Au centre de l’effervescence : le retour de Bemba au pays, bien sûr. L’échéance du 31 juillet approche et toutes les hypothèques ne sont pas encore levées. À commencer par celles relatives à sa sécurité.

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L’effectif de sa garde rapprochée continue de poser problème, même s’il devrait tourner autour d’une douzaine d’hommes – comme prévu initialement. Avec éventuellement des éléments étrangers, sud-africains, entre autres, aux côtés de Congolais.
Le président du MLC n’est pas hostile à cette formule. « C’est une voie à explorer », dit-il. En attendant, il consacre beaucoup de temps à ce qu’il appelle son projet. Il essaie d’imaginer ce que sera le pays dans quatre ans, à la prochaine présidentielle, et de concevoir les réformes dont celui-ci aura besoin. Il se documente, rencontre des experts dans divers domaines (économie, éducation, droits de l’homme, développement, santé) qu’il fait venir ou avec lesquels il travaille par courriels et au téléphone, pour être fin prêt. « Je consacre à ce projet une bonne partie de mes après-midi, lorsque je ne reçois pas de visiteurs. »
Le tennis, c’est pour la fin de la journée, ou la natation, selon l’humeur. Et la lecture, plutôt le soir. Sur sa table de chevet, trois ouvrages en anglais : The Purpose Driven Life, de Rick Warren ; Goals, de Brian Tracy ; et Power of Vision, de Myles Munroe. « J’attends impatiemment de les finir pour m’attaquer à Ensemble, le dernier livre du président français Nicolas Sarkozy. »

Jeune Afrique : Il y a un mois, le président Joseph Kabila vous accusait dans nos colonnes [J.A. n° 2424] d’avoir tenté de l’éliminer physiquement lors des événements de mars 2007
Jean-Pierre Bemba : Ce sont des accusations totalement gratuites et non fondées. En novembre, au lendemain de l’élection présidentielle, j’ai accepté les résultats proclamés par la Cour suprême pour éviter au pays le chaos. J’ai également décidé de mener mon action politique dans le cadre d’une opposition forte et républicaine. On avait donc, d’un côté, un pouvoir qui gouverne et, de l’autre, une opposition qui observe, critique, fait des propositions et se prépare à être une alternative. Je me suis présenté à l’élection sénatoriale et j’ai été élu.

Comment expliquez-vous les affrontements tragiques du 22 mars ?
Ils n’auraient jamais dû avoir lieu. Mais soyons sérieux. Pensez-vous que quelqu’un qui va faire un coup d’État ou éliminer le président de la République enverrait ses enfants à l’école ? Mes cinq enfants étaient bien ce jour-là à l’école belge de Kinshasa, comme d’habitude. Moi, j’étais à la maison avec mon épouse et mes deux béquilles – comme vous le savez, en décembre, j’avais subi une opération au tibia, à la suite d’une fracture. Mon programme pour la journée était connu. Je devais recevoir, à 15 heures, le ministre portugais des Affaires étrangères, et, à 18 h 30, la ministre française déléguée à la Coopération, Mme Brigitte Girardin. En outre, le lendemain très tôt, je devais me rendre à Pretoria pour rencontrer le président Thabo Mbeki à 15 heures
La semaine suivante, le 2 avril, j’avais rendez-vous avec mon médecin au Portugal pour le suivi de l’évolution de ma blessure. Pensez-vous sérieusement que c’est là le programme de quelqu’un qui prépare un coup d’État ? En revanche, ce que je trouve très curieux, c’est que les enfants de la famille Kabila, qui fréquentent eux aussi l’école belge, aient été évacués à 9 h 45, pendant la récréation. Alors, je pose la question : qui a prémédité cette attaque du jeudi 22 mars 2007 ? Celui qui laisse ses enfants exposés au danger ou celui qui les met à l’abri ?

Donc, l’agressé, ce serait plutôt vous ?
Rappelez-vous que le 21 août 2006, c’est-à-dire entre les deux tours du scrutin présidentiel, ma résidence à Kinshasa a été déjà attaquée. Et cela en présence de pas moins de quatorze ambassadeurs, dont ceux des États-Unis, de la France, de l’Afrique du Sud, du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Union africaine, de l’Union européenne Enfin, en novembre, le régime Kabila a fait encercler ma résidence pendant trois semaines. Le 22 mars 2007, c’est donc la troisième fois qu’on attaquait ma résidence pourtant protégée depuis sept mois par des blindés de la Monuc, la Mission des Nations unies au Congo. Je pose donc la question : qui veut éliminer qui ?
Le président Kabila affirme pourtant que vos troupes ont marché sur son palais
Mais, ce n’est pas vrai ! Une enquête de l’ONU a été menée sur ces événements, on peut lui demander de publier son rapport. On verra bien alors qui a commencé. Les éléments de la Monuc peuvent confirmer que le jeudi 22 mars, à 11 h 15, dès les premiers coups de feu échangés autour de ma résidence, des roquettes ont été tirées depuis le Palais de la nation sur ma résidence. Ce qui nous a contraints, mon épouse et moi, à nous réfugier à l’ambassade d’Afrique du Sud, située à 300 mètres. Nos enfants, eux, sont restés bloqués trois jours à l’école. Je repose, donc, la question : qui a voulu tuer qui ? Qui a intérêt à tuer qui ? Moi, je n’ai aucun intérêt à tuer le président Kabila. Sa mort ne profiterait en rien à Jean-Pierre Bemba. Alors que l’ONU est engagée dans notre processus avec plus de 15 000 hommes, quel homme politique sérieux pourrait se lancer dans un coup d’État ? À quoi pouvait-il s’attendre après ? À des applaudissements de la communauté internationale ? Non, tout cela n’est pas crédible.
Voilà pour les faits. J’ajouterai quand même que la veille, le mercredi 21 mars, j’ai reçu à 18 h 30 M. William Swing, le représentant du secrétaire général de l’ONU. Il voulait me voir pour finaliser la question de ma sécurité en application de l’accord signé, le 27 octobre 2006, entre le président Kabila et moi-même. Lequel stipule que le candidat qui gagne la présidentielle s’engage à garantir au perdant la sécurité de ses biens, la libre circulation à l’intérieur et à l’extérieur du pays ainsi qu’une sécurité rapprochée appropriée. M. Swing devait ensuite réunir les deux parties pour mettre en uvre cet accord. J’ai donné mon feu vert dès ce mercredi 27 octobre 2006.
Et le président Kabila ?
Posez-lui la question ! Pourquoi n’a-t-on pas donné une chance à cette solution, pourquoi n’a-t-on pas finalisé cet accord ? Le jeudi 22 mars à 18 heures, grâce à l’intervention de M. Swing, un appel à l’arrêt des hostilités est lancé. J’en fais autant sur des radios nationales et internationales, dont celle de l’ONU, captée partout. Pourquoi cet appel n’a-t-il pas été suivi d’effet ? Sans doute parce qu’il y avait une volonté de m’éliminer physiquement. Pour en terminer avec ces malheureux événements, je redirai ce que j’ai expliqué au président Kabila les yeux dans les yeux, au lendemain des événements du 21 août 2006 : « Mon protecteur, c’est Dieu. Et tant que Dieu n’a pas décidé de m’enlever de cette terre, rien ne m’arrivera. »
Tout ce que je souhaite maintenant, c’est de pouvoir rentrer chez moi en toute sécurité, jouer normalement mon rôle de leader politique, exercer mon mandat parlementaire et circuler librement dans le pays. Les faits passés sont certes graves, mais pas importants finalement. L’important, c’est qu’on regarde, de part et d’autre, les conséquences de l’absence de toute communication entre ce pouvoir, que je reconnais, et l’opposition. Sans cela, le pire est à craindre.

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Le Sénat vous a autorisé à prolonger votre séjour au Portugal jusqu’au 31 juillet. Que comptez-vous faire si, à cette date, toutes les garanties pour votre sécurité ne sont pas réunies à vos yeux ? Et si les poursuites judiciaires engagées contre vous se confirment ?
Je vous rappelle que j’ai été vice-président de ce pays pendant trois ans. Je sais donc ce que certains parviennent, malheureusement, à faire avec la justice. En tout état de cause, je prendrai le peuple et la communauté internationale à témoin. Tout le monde saura qu’on m’empêche de rentrer.

À moins que ce soit vous qui préfériez ne pas rentrer
Je ne souhaite qu’une chose : retourner chez moi. C’est mon pays, et personne ne peut m’enlever cette appartenance. Je le répète, je veux être au milieu de mes compatriotes, exercer mon mandat de sénateur et de leader politique. C’est exactement ce que j’ai dit au commissaire européen Louis Michel, quand il est venu me voir ici à Faro, le 13 juillet. Je lui ai confirmé ma volonté de rentrer au pays, d’y assumer mes responsabilités politiques dans le respect de la Constitution. Je n’ai pas du tout l’intention de contester les institutions. Je les respecte. N’oublions pas que j’ai lutté pour engager le pays sur la voie de la démocratie. Et dans un Congo démocratique, le gouvernement gouverne, certes, mais l’opposition contrôle, fait des propositions et formule des critiques. Or nous sommes, semble-t-il, à un tournant de notre histoire. Ce serait le comble si nous glissions à nouveau vers la dictature.

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Dictature, le mot est fort tout de même !
Quand on attaque les opposants dans leur maison, qu’on pille les résidences des députés et des sénateurs, qu’on arrête des militants, vous appelez cela la démocratie ? Plus de 250 de nos militants sont en prison pour avoir porté des tee-shirts à mon effigie. Ils n’ont même pas été jugés. Les locaux de mes chaînes de télévision ont été saccagés à trois reprises en moins de huit mois. Mais que veut-on en fin de compte ? Une démocratie qui respecte les droits de l’opposition ou une dictature qui les piétine ?

Comment sortir de la situation actuelle ?
Par la voie du dialogue, bien sûr. Un Congo qui connaît une dérive totalitaire n’inspire pas confiance. Aucun investisseur sérieux ne voudra s’y installer. Le Congo ne peut pas être un pays fermé sur lui-même. Il est entouré par neuf voisins. Sa position géographique, sa taille font qu’il domine l’Afrique centrale. Une instabilité de ses institutions peut avoir des conséquences graves sur toute la région.

Le Parlement est en train de discuter une loi instituant un statut de l’opposition. Son porte-parole serait notamment élevé au rang de ministre d’État. Cela va, apparemment, dans le sens que vous souhaitiez
On ne fait pas une loi pour un individu, mais pour créer un environnement démocratique. Tout cela est d’ailleurs la conséquence logique des élections. C’est une bonne chose. Même en France, le nouveau pouvoir veut améliorer le statut de l’opposition. En démocratie, le pouvoir ne doit pas avoir peur de l’opposition. J’admire énormément la manière moderne avec laquelle le président français Nicolas Sarkozy traite certains de ses adversaires politiques. Je me reconnais volontiers dans cette démarche

Pensez-vous qu’elle soit possible au Congo ?
Absolument. Les élections sont terminées, il faut à présent gérer le pays. Et je vois mal comment on pourrait le faire en mettant de côté les 42 % des électeurs qui ont voté pour moi au second tour de la présidentielle. Depuis deux mois et demi, l’opposition parlementaire tente de rencontrer le président Kabila, en vain. Elle ne cherche pourtant qu’à l’entretenir de problèmes d’intérêt national. La nouvelle loi sur le statut de l’opposition devrait éviter ce genre de blocage. En réalité, je ne reconnais pas aujourd’hui le Congo pour lequel je me suis battu et dont rêvent les Congolais. Car si on juge la qualité d’une démocratie à la possibilité pour la minorité de s’exprimer, on est encore loin du compte. Je crois à l’ouverture, pas au système de pensée unique.
Comment continuez-vous le combat politique, depuis Faro ?
Je suis toujours le président du MLC, le Mouvement de libération du Congo, et je sais m’organiser. J’ai des collaborateurs avec qui je travaille quotidiennement. Je rencontre aussi beaucoup de monde.

Votre parti connaît des tiraillements
Ce n’est pas facile. Mais nos structures fonctionnent. Membres du bureau politique, députés, sénateurs, structures provinciales, tout le monde travaille, malgré les obstacles, les intimidations.

Quelles sont les faiblesses que vous avez notées en matière de bonne gouvernance ?
Je ne veux pas entrer dans les détails. On m’accusera de chercher à polémiquer, et ce n’est pas le but de ma démarche.

Croyez-vous qu’on est au moins sur la bonne la voie ?
Évidemment non. Et ce n’est pas seulement Jean-Pierre Bemba qui le dit. La bonne question à poser est d’ailleurs de savoir si la population se sent gouvernée. Mes compatriotes qui liront cet entretien répondront eux-mêmes.

Mais encore ?
C’est clair, je ne souhaite pas insister. Mon objectif est de faire en sorte que la démocratie s’installe dans mon pays. Pour cela, il faut que je puisse rentrer et exercer mon mandat parlementaire. Quant aux questions politiques, mes camarades députés, sénateurs et autres collaborateurs s’en chargent au jour le jour. En ce qui me concerne, je prépare l’avenir et organise mon temps à cet effet. La prochaine présidentielle est dans quatre ans. C’est cette échéance qui occupe ma réflexion. J’essaie d’imaginer ce que sera le pays dans quatre ans et de concevoir les réformes dont il aura besoin.

Est-ce là votre programme pour les quatre ans à venir ?
Absolument. Nous ne voulons pas être pris au dépourvu si en 2011 le peuple nous fait confiance. Car il aura besoin de solutions immédiates. Voilà le vrai chantier. Pour le reste, tout le monde voit ce qui se passe.

Jean-Pierre Bemba a-t-il tourné le dos au business ?
Pas totalement. J’ai encore quelques avions que je mets en location. Mais depuis que je suis entré en politique, je ne fais plus beaucoup d’affaires.

Et la téléphonie ?
Je n’ai pas abandonné. Le régime précédent s’est organisé pour que mes sociétés ne puissent plus fonctionner.
En Afrique, la politique coûte cher. Et c’est le chef qui prend tout en charge
Chez nous, au MLC, les militants cotisent, les élus également. Ce sont eux qui assurent la vie du parti et qui font tourner la boutique, comme on dit.

À Faro, vous devez être isolé de la scène internationale
Détrompez-vous. J’entretiens des contacts avec de nombreuses personnalités, des chefs d’État

Y compris avec les voisins rwandais, ougandais, angolais ?
Avec tout le monde, dans la région et en dehors, car nous sommes tous préoccupés par le problème de la sécurité à l’intérieur du pays et à ses frontières. Mais ce sont les tenants du pouvoir, Kabila et son gouvernement, qui sont aux responsabilités. Ce n’est pas Jean-Pierre Bemba, ce ne sont pas les opposants, ce n’est pas non plus la communauté internationale. La réalité, c’est que nous ne savons pas où nous allons, à cause du déficit de démocratie au Congo.

Suite à une plainte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) contre l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé et contre vous-même, la Cour pénale internationale a décidé de lancer une enquête à propos des exactions qu’auraient commises vos miliciens sur les populations de Bangui, en 2002 et 2003
Je vous arrête tout de suite. Je n’ai rien à dire sur cette histoire. Ces accusations sont totalement infondées. Je ne me sens pas concerné. C’est le Congo qui m’intéresse.

À quand remonte votre dernier contact, physique ou téléphonique, avec le président Kabila ?
À l’année dernière, à l’époque où j’étais encore vice-président.

Depuis, plus rien ?
Aucun contact.

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