Algérie – Abdelaziz Rahabi : « Oui à une élection présidentielle, mais pas à n’importe quelles conditions »
Encouragée par le président intérimaire Abdelkader Bensalah, la conférence nationale s’est réunie samedi 6 juillet à Alger, en présence de personnalités politiques et de la société civile. Le coordinateur de l’initiative, l’ex-ministre Abdelaziz Rahabi, dresse pour Jeune Afrique un bilan de ce premier rendez-vous.
Ancien ambassadeur d’Algérie au Mexique et en Espagne, Abdelaziz Rahabi avait été limogé dès 1999 par le président Abdelaziz Bouteflika de son poste de ministre de la Communication. Depuis son départ du gouvernement, cet homme politique, qui intervient régulièrement dans les médias étrangers et algériens, a rejoint les rangs de l’opposition.
Il dresse pour Jeune Afrique le bilan de la première réunion du « Forum du dialogue national » qu’il a coordonnée samedi 6 juillet. Malgré l’absence de nombreuses personnalités influentes et de certaines formations politiques (comme Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Mustapha Bouchachi ou Liamine Zéroual), une partie de l’opposition et des organisations de la société civile (dont l’ex-chef de gouvernement Ali Benflis et les islamistes Abderrazak Makri et Abdallah Djaballah) ont réfléchi à une « sortie de l’impasse politique ».
Pour Rahabi, cette rencontre n’a été que le « début » d’un « dialogue inclusif » destiné à se poursuivre. Selon le diplomate, « personne n’a le choix aujourd’hui en Algérie : il faut trouver une issue politique ». S’il croit à une élection présidentielle comme « seule sortie de crise », il estime que des « garanties et des mesures d’apaisement de la part du pouvoir » doivent être fournies. Sans ces préalables, le risque est de « reproduire le fiasco de l’élection avortée du 4 juillet ».
Jeune Afrique : Pourquoi tenir une conférence de concertation nationale, comme vous l’avez fait ce samedi 6 juillet ?
Abdelaziz Rahabi : L’opposition a appelé à tenir ce Forum essentiellement parce qu’on était inquiets de l’impasse politique majeure dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Alors que l’absence de perspective politique devient de plus en plus évidente, les demandes des Algériens sont de plus en plus exigeantes. La classe politique d’opposition, dont une bonne partie a pu faire la jonction avec le Hirak – sans être ni son porte-parole ni son représentant – a pour objectif de transformer les demandes du peuple en action politique.
J’ai proposé une plateforme commune avec pour objectif d’aller aux élections, ou mieux de ne pas aller aux élections sans poser certaines conditions
Dans ce sens, après avoir pris contact avec tous les partis d’opposition, j’ai proposé une plateforme commune avec pour objectif d’aller aux élections, ou mieux de ne pas aller aux élections sans poser certaines conditions. Si on organise des élections dans un délai court sans obtenir de garanties de la part du pouvoir ni l’adhésion des Algériens, le risque est de reproduire le fiasco du scrutin avorté du 4 juillet.
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