Libye : « Que la France ne viole pas l’embargo sur les armes, ce n’est pas crédible »

Le lot de missiles Javelin retrouvé il y a dix jours à Gharyan, dans une base abandonnée par les combattants pro-Haftar, appartiennent à la France, selon le Pentagone. Ainsi Paris s’est vu contraint une nouvelle fois de donner des explications sur la position française en Libye, un pays soumis depuis 2011 à un embargo sur les armes.

Emmanuel Macron entre Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (à g.), et le maréchal Khalifa Haftar. © Michel Euler/AP/SIPA

Emmanuel Macron entre Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (à g.), et le maréchal Khalifa Haftar. © Michel Euler/AP/SIPA

Arianna Poletti

Publié le 10 juillet 2019 Lecture : 4 minutes.

Selon une enquête du Pentagone rendue publique mardi soir par le New York Times, le lot de missiles de type Javelin d’origine américaine retrouvés à Gharyan, à 80 kilomètres au sud de Tripoli, appartient à la France. Une information confirmée quelques heures plus tard par Paris, qui explique les utiliser pour « l’autoprotection d’une unité militaire française déployée pour mener des opérations de lutte contre le terrorisme », tout en soulignant qu’il s’agit de matériel « endommagé et inutilisable ».

Les trois missiles antichars de type Javelin ont été récupérés avec sept projectiles d’artillerie GP6 de fabrication chinoise, par les forces alliées au Gouvernement d’entente nationale (GNA) de Tripoli, dans une base de Gharyan, dimanche 30 juin, au lendemain de la reprise de cette ville à la position stratégique. Abandonnés par des combattants de l’Armée nationale libyenne (ANL) en fuite, qui avaient fait de Gharyan un centre de commandement sur le front de guerre, les armements ont été présentés aux journalistes comme une énième preuve du soutien étranger au maréchal Khalifa Haftar.

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