CAN 2019 : la CAF déplore elle aussi le piratage de beIN sports par beoutQ

Après la Fifa à l’occasion du Mondial féminin, la CAF a condamné des violations de la propriété intellectuelle par la chaîne beoutQ lors de la CAN en cours en Égypte. Diffusée par le satellite saoudien Arabsat, celle-ci cherche à contrecarrer l’exclusivité du groupe qatari beIN sports en piratant les matchs pour les diffuser gratuitement.

Depuis la Coupe du monde 2018, la chaîne diffusée depuis l’Arabie saoudite beoutQ retransmet illégalement les images de beIN sports avec un différé de quelques secondes. © YouTube/FRANCE 24

Depuis la Coupe du monde 2018, la chaîne diffusée depuis l’Arabie saoudite beoutQ retransmet illégalement les images de beIN sports avec un différé de quelques secondes. © YouTube/FRANCE 24

Wided

Publié le 12 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.

« La Confédération africaine de Football (CAF) a constaté une nouvelle opération de piratage d’envergure conduite par la plateforme télévisuelle pirate dénommée “beoutQ”, dont est victime sa compétition phare, le tournoi final de la Coupe d’Afrique des Nations », déplore la Confédération africaine de football (CAF) dans un communiqué publié samedi 6 juillet.

« Seule beIN Sports dispose d’un contrat de la CAF, pour retransmettre en exclusivité, avec droit de sous-licencier, les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations sur notamment les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, tandis que la chaîne égyptienne Time Sport Channel, en sa qualité de télévision hôte de la Compétition, dispose de l’autorisation de la CAF de diffuser les matchs par télévision terrestre gratuite sur l’ensemble du territoire d’Égypte », a précisé l’instance continentale, ajoutant qu’Arabsat a « refusé d’obéir aux injonctions de faire cesser » ces activités.

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La CAF rappelle que « les droits de retransmission concédés par la CAF sur une base exclusive à ses partenaires diffuseurs officiels ont pour contrepartie d’importantes contributions qui assurent le financement et le développement des compétitions de football africaines et de ses associations membres ».

L’OMC saisie

L’organe faîtier du football africain « entend se joindre aux démarches entreprises par les principaux détendeurs de droits impactés (dont la Fifa, l’UEFA, l’AFC, la Liga, la Premier League et la Bundesliga) et engager toutes mesures et actions nécessaires à l’encontre des entités qui se rendent coupables ou complices de ces actes de piraterie, y compris sur le plan judiciaire ».

Selon le gouvernement qatari, le groupe spécial de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’est réuni en début de semaine à Genève pour étudier ce qu’il qualifie de « plus vaste piratage de l’histoire » – en vertu de la « procédure de règlement des différends en matière de protection des droits de propriété intellectuelle », conformément à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Accord sur les ADPIC).

La réponse doit être ferme et rapide, avant que le marché mondial du sport et du divertissement ne soit détruit

À l’issue de cette rencontre, Ali Ahmed Al Kuwari, le ministre qatari du Commerce et de l’industrie, s’est félicité des progrès accomplis pour le règlement de l’affaire. Il a par ailleurs averti que la réponse doit être « ferme » et « rapide » contre beoutQ et Arabsat, « avant que le marché mondial du sport et du divertissement ne soit détruit ».

D’après la même source, les autorités saoudiennes auraient « permis et soutenu » la diffusion du contenu appartenant à une société qatarie, en l’occurrence beIN Media Group, via les satellites saoudiens d’Arabsat, dont le siège social est à Riyad.

La Coupe du monde féminine également visée

Le mois dernier, lors de la Coupe du monde féminine de football, la Fifa a elle aussi dénoncé la diffusion des matchs sur beoutQ, alors que seul beIN sports avaient négocié les droits de retransmission des matchs de la compétition qui se déroulait en France.

« La Fifa est au courant de retransmissions non autorisées de la Coupe du monde féminine 2019 dans la région Moyen-Orient et Afrique du nord, surtout en Arabie saoudite, à travers le diffuseur pirate connu sous le nom de beoutQ », expliquait la fédération internationale dans un communiqué.

Les hommes de Gianni Infantino exigeaient d’Arabsat de mettre fin à ce détournement de propriété intellectuelle, affirmant explorer « toutes les options juridiques » pour y parvenir.

Rivalité saoudo-qatarie

Depuis la Coupe du monde de football masculine de 2018, une chaîne fournie par Arabsat a réussi à pirater le signal de beIN sports. Elle diffuse depuis – pour le bonheur des spectateurs mais le malheur des fédérations sportives – tous les matchs, y compris ceux de la prestigieuse Ligue des champions européenne.

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Son nom, beoutQ, est une référence moqueuse au géant télévisuel qatari beIN sports. Ce dernier a réussi à asseoir une grande notoriété et à obtenir l’exclusivité de la diffusion de bon nombre d’événements sportifs internationaux, en concluant notamment des contrats pour retransmettre tous les matchs joués sous l’égide de la Fifa et de la CAF.

Cette affaire se poursuit deux ans après le déclenchement de la crise dans le Golfe, dans une logique saoudienne de contrecarrer le Qatar voisin

Cette affaire, qui suscite l’ire des autorités qataries mais aussi des fédérations sportives, se poursuit deux ans après le déclenchement de la crise dans le Golfe, et dans une logique saoudienne de contrecarrer le Qatar voisin.

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L’émirat gazier a depuis porté plainte auprès d’organes internationaux chargés de résoudre les différends sportifs et commerciaux entre pays. BeIN sports réclame ainsi plus d’un milliard de dollars à son rival.

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