C’est tout ou rien

Publié le 23 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

George W. Bush s’est donné jusqu’au mois de septembre pour décider si l’envoi de renforts en Irak a réussi ou non. Mais les démocrates et un nombre croissant de républicains sont déterminés à ne pas attendre cette échéance. Les Américains en ont assez et demandent le retour des Boys.
Mais à mesure que la fin approche, l’opinion doit savoir que ni les républicains ni les démocrates n’ont de stratégie réaliste.
Il est clair que la stratégie du président des États-Unis, fondée sur le maintien coûte que coûte des plans établis antérieurement, a fait faillite. Rien n’indique en effet que l’Irak sera, à terme, un État stable, unifié et autonome.

Mais les différentes formules de retrait échelonné ou partiel proposées jusqu’à présent par plusieurs démocrates et par des républicains dissidents ne sont pas plus réalistes. Les passions qui se sont déchaînées en Irak ne vont pas s’apaiser à la faveur d’un plan de retrait partiel aux termes duquel l’armée américaine réduirait les patrouilles, renforcerait l’entraînement des forces irakiennes et combattrait dans le même temps al-Qaïda. C’est une pure vue de l’esprit.
À l’instant même où les troupes américaines commenceront leur retrait, ce sera l’enfer dans les zones évacuées. Il y aura une lutte sans merci pour le pouvoir entre les différentes factions irakiennes. Le maintien de nos forces avec la moitié de nos effectifs actuels n’est pas une option défendable.

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On a déjà sous les yeux l’expérience des Britanniques à Bassora. Désormais, ils ne sont présents que dans une seule base à l’aéroport. Et que s’est-il passé ? Leur départ a déclenché une lutte pour le pouvoir entre les seigneurs de guerre chiites, les bandes armées et les tribus. Et dès que les Britanniques s’aventurent en dehors de leur base, leurs soldats sont tués.
Comme l’a noté récemment une enquête de l’International Crisis Group : « La scène politique à Bassora est dominée par la lutte entre les factions, qui se livrent un combat sanglant pour le contrôle des ressources, imposant leur pouvoir par la force et mettant en péril ce qui reste des institutions. Plutôt qu’un modèle, Bassora est plutôt l’exemple à ne pas suivre. S’enfonçant chaque jour davantage dans l’instabilité et la violence, la ville est devenue le piège auquel risque d’aboutir un processus de transition lorsque l’appareil d’État s’effondre. »
Nous ne devons pas nous leurrer nous-mêmes. En Irak, nous n’avons réellement le choix qu’entre deux options : nous retirer totalement ou nous maintenir totalement.

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