Zimbabwéens, go home !
« Ils sont partout ! » Le ministre zambien de l’Information, Mike Mulongoti, exprime son désarroi face à l’afflux de ressortissants zimbabwéens qui arrivent dans son pays. Ils seraient deux cents à traverser chaque jour la frontière, selon les estimations des autorités. Celles-ci craignent un déséquilibre de toute la sous-région, qui, selon elle, ne peut plus accueillir de nouveaux réfugiés. Ainsi, ils seraient 300 000 à vivre illégalement au Botswana, un pays qui compte à peine 2 millions d’habitants. Et ces vagues d’immigration risquent encore de s’intensifier au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, fixé au 27 juin prochain et qui s’annonce particulièrement violent. Depuis le début de la crise économique en 2000, un tiers de la population zimbabwéenne a fui le pays, victime des pénuries alimentaires et de l’hyperinflation.
Conséquence, l’exaspération des pays voisins se transforme peu à peu en xénophobie. En Afrique du Sud, des milliers de personnes vivent encore dans des camps à la suite des violences qui ont éclaté le 11 mai dernier à Johannesburg, avant de s’étendre à Durban et au Cap, faisant plus de soixante morts parmi les étrangers. Au moins 2 200 Zimbabwéens attendent une aide pour rentrer au pays, alors que d’autres sont partis vers les pays voisins. « Combien de temps va-t-on continuer à accueillir ces populations ? Nous sommes continuellement importunés », s’est indigné Mike Mulongoti. Agacée par la mauvaise gouvernance qui sévit au pays de Robert Mugabe, la classe politique zambienne ne semble pas décidée à calmer le jeu.
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