[Tribune] CAN 2019 : football, droits télé et souveraineté africaine

À l’approche de la finale de la CAN 2019 qui opposera le Sénégal et l’Algérie le 19 juillet, l’heure est venue de tirer un premier bilan d’une compétition qui nous a réservé bien des surprises.

Dans un maquis de Treichville, à Abidjan, pendant la CAN 2010 (image d’illustration). © STR/AP/SIPA

Dans un maquis de Treichville, à Abidjan, pendant la CAN 2010 (image d’illustration). © STR/AP/SIPA

ndolijh

Publié le 15 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

La Coupe d’Afrique des nations apporte cette année son lot de nouveautés. C’est la première fois qu’elle se déroule durant la période estivale ; la première fois qu’elle accueille 24 équipes ; et, malheureusement, la première fois que le pays organisateur est désigné quelques mois seulement avant le début de la compétition. Alors que cette CAN nouvelle version s’achève, je ne résiste pas à la tentation d’en établir un bilan.

Droits de radiodiffusion

On se souvient que pour la précédente compétition la réduction des droits de retransmission télévisée avait été l’objet d’un bras de fer entre les chaînes nationales subsahariennes et Lagardère Sports, détentrice des droits. L’Union africaine de radio­diffusion (UAR), association professionnelle de l’audiovisuel, avait alors joué un rôle clé en négociant les droits de retransmission à la baisse.

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Cette fois, elle est allée au-delà en se positionnant elle-même pour acquérir les droits de diffusion dans le dessein de garantir un coût de retransmission abordable pour les chaînes nationales africaines. Son action est à saluer, car elle répond à un enjeu de souveraineté. Il apparaissait en effet aberrant qu’une entreprise non africaine soit en position de priver tout un continent de sa compétition sportive préférée. L’UAR nous a évité cette déconvenue. Félicitations !

Tandis que de nombreux observateurs prédisaient une baisse de niveau, la première CAN à 24 équipes nous a, au contraire, réservé de belles surprises. Madagascar en quarts de finale, le Bénin qui élimine le Maroc ou encore l’Afrique du Sud qui fait chuter ses hôtes égyptiens… Tout cela a concouru à rendre la compétition plus intéressante en introduisant une dose d’incertitude, d’autant que, tout au long du tournoi, personne n’a été en mesure de désigner un favori.

Stades vides

Enfin, seul bémol, les Égyptiens ne se sont pas pressés pour remplir les stades, sauf lorsque jouait leur équipe nationale. Ce qui n’était pas rassurant pour les rencontres à venir après leur élimination… Entre matchs joués en plein après-midi et problèmes de sécurité inhérents au pays hôte – menace terroriste, hooliganisme… –, l’affligeant spectacle des stades vides nous a accompagnés jusqu’à la fin.

Le président égyptien Abdel Fatah Al Sissi, inspecte les stades du Caire en amont de la CAN 2019, le dimanche 16 juin. © Présidence égyptienne/AP/Sipa

Le président égyptien Abdel Fatah Al Sissi, inspecte les stades du Caire en amont de la CAN 2019, le dimanche 16 juin. © Présidence égyptienne/AP/Sipa

La faute, peut-être, à une CAN organisée à la hâte. Malgré ces quelques ratés, la CAN 2019 aura été une belle compétition. En coulisses, l’UAR a damé le pion aux grands groupes étrangers en obtenant l’exclusivité de la diffusion des matchs en Afrique subsaharienne. Un modèle de coopération qu’on peut dupliquer au-delà du sport, pour le développement de l’audiovisuel africain.

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