[Édito] Libre-échange : rien ne sert de courir, il faut partir à point
Un événement « historique » ; un « vieux rêve qui se réalise » ; un pas de géant vers « la paix et la prospérité en Afrique »… Le 7 juillet à Niamey, les pays membres de l’Union africaine (UA) ont lancé en grande pompe la « phase opérationnelle » de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 15 juillet 2019 Lecture : 4 minutes.
Dithyrambe de rigueur ! « Son entrée en vigueur est l’événement le plus important dans la vie de notre continent depuis la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), en 1963, puis sa transformation en Union africaine », en 2002. Hôte du sommet, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, est à l’évidence l’un des plus ardents promoteurs du projet. Il n’a donc pas rompu avec l’euphorie générale. Tous les États, sauf l’Érythrée, ont signé l’accord destiné à mettre en place ce nouveau marché, dont le secrétariat général sera installé à Accra, au Ghana. Et 27 l’ont déjà ratifié.
Malgré ce lancement triomphal, la Zleca et ses différents instruments sont encore loin d’être une réalité. L’UA a fixé la date du 1er juillet 2020 pour son entrée en vigueur effective. Mais la liste des réformes à entreprendre et des défis à relever, dont le moindre n’est pas le financement de l’institution elle-même, est si longue que mieux vaut renoncer à l’égrener ici. Cela n’empêche nullement l’organisation panafricaine d’estimer que la Zleca permettra d’ici à 2022 d’augmenter de près de 60 % le commerce interafricain et de donner un coup de fouet à l’ensemble des économies du continent. Sur quelles bases ? Personne n’en a la moindre idée.
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