Pourquoi Promy n’a pas tenu ses promesses
Publié le 23 juin 2008 Lecture : 1 minute.
Pionnier privé de la grande distribution en Algérie, le groupe Blanky n’a pas profité de son avantage. Spécialisé dans le négoce international, le transport, l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et l’immobilier, le groupe avait racheté, en 2000, six supermarchés d’État (les Galeries algériennes). Ils devaient constituer les premiers maillons d’un programme de 820 millions de dollars qui allait couvrir le territoire de 250 supermarchés, cinq hypermarchés et un centre commercial Aujourd’hui, les six magasins sont au bord de la fermeture.
Sur le papier, le système intégré mis en place tient la route. Il se compose de quatre supermarchés « Promy » et « Promy Plus », qui totalisent 1 500 m2, et de deux magasins de hard discount de 1 600 m2. Ils sont alimentés par une centrale d’achat et un entrepôt de 10 000 m2. Située à El-Méliane, la centrale d’achat se composait à l’origine d’un département achats d’une dizaine de personnes et d’une direction des approvisionnements (commandes et stocks) d’une vingtaine de salariés. C’était à la centrale de négocier avec 200 fournisseurs locaux et d’importer des matières premières, conditionnées dans trois établissements du groupe : à Béjaïa (légumes secs, riz, céréales), à Rouiba (café) et à Blida (soja, alimentation pour le bétail).
Le projet a péché par manque de positionnement stratégique. Entre présenter ses magasins comme grandes surfaces, supermarchés pour grossistes ou « discounters », le groupe n’a pas su choisir. Malgré le système intégré d’approvisionnement, les prix n’ont jamais réussi à être compétitifs face aux marchés informels, dont certains lui faisaient concurrence à moins de 2 kilomètres. Les clients ont aussi boudé l’enseigne en raison de son assortiment restreint (moins de 2 500 références). Enfin, plus de la moitié des fournisseurs locaux exigeaient de travailler sans factures ou avec des factures minorées. Le groupe Blanky s’y est refusé mais il n’avait pas une trésorerie suffisante pour tenir longtemps cette position. L’activité n’a jamais eu le temps de devenir rentable.
