Mines : la Guinée lance un appel d’offres pour la reprise des blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou

Dans un décret présidentiel diffusé à la télévision guinéenne, l’État a lancé un appel d’offres pour trouver un successeur à l’homme d’affaires franco-israélien Beny Steinmetz pour la reprise des blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou.

La mine de Simandou, en Guinée (photo d’illustration). © Rio Tinto

La mine de Simandou, en Guinée (photo d’illustration). © Rio Tinto

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Publié le 15 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

Les blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou – plus important gisement de fer du continent –  vont-ils trouver un repreneur après des années de contentieux entre l’État guinéen et le patron de Beny Steinmetz Resources Group (BSGR) ?

Dans un décret diffusé le samedi 13 juillet à la télévision nationale guinéenne, et en accord avec le ministre des Mines et de la Géologie Abdoulaye Magassouba, le président de la République a lancé une procédure d’appel d’offres relative à l’attribution d’un droit minier sur le gisement de minerai de fer des blocs 1 et 2 de Simandou, d’une superficie de 369 km² dans la préfecture de Kérouane (sud-est de la Guinée). Un appel stratégique pour la Guinée, puisque le cours du fer est au plus haut.

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Un long bras de fer

Ces blocs 1 et 2 qui appartenaient jusqu’à février 2019 à l’homme d’affaires franco-israélien Beny Steinmetz sont restés inactifs durant de nombreuses années. En 2014, le gouvernement guinéen a résilié le permis octroyé à BSGR, en raison d’enquêtes ouvertes contre l’homme d’affaires, sur fond de versements de millions de dollars de pots-de-vin à des personnalités et des cadres de la fonction publique guinéens qui auraient permis l’acquisition des droits d’exploitation de Simandou.

Le bras de fer entre BSGR et l’État guinéen trouve son épilogue à la suite de la médiation de l’ex-président français Nicolas Sarkozy en février dernier, dans laquelle il faisait office de facilitateur entre les deux parties.

Dès lors, le groupe a formellement renoncé à ses prétentions sur Simandou, en échange de l’abandon des procédures engagées à son encontre à Conakry, en Suisse et en Israël. D’ailleurs, le décret signé par le chef de l’État samedi 13 juillet abroge « toute disposition antérieure contraire » et a pris effet dès sa signature.

Qui pour reprendre le gisement ?

Si aucun nom n’a encore circulé, Abdoulaye Magassouba, ministre des Mines et de la Géologie en Guinée, se disait ouvert à toute proposition dans une interview à Jeune Afrique en avril dernier. « Maintenant que les blocs 1 et 2 sont revenus dans le giron de l’État, nous ne nous interdisons rien, et surtout pas de trouver un accord avec un seul et même consortium pour les quatre blocs : ceux récupérés de BSGR, ainsi que les blocs 3 et 4, encore détenus par Chinalco et Rio Tinto [qui souhaite sortir du projet, ndlr] », avait-il déclaré.

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Si les acteurs miniers sont nombreux sur le continent, trouver un repreneur ne sera pas aisé pour l’État guinéen. Une reprise devrait être peu probable par le groupe chinois Chinalco (actionnaire de Rio Tinto à hauteur de 13% et coactionnaire de Simandou à 49%) puisqu’il n’a toujours pas confirmé le rachat des parts de Rio Tinto des bloc 3-4 du site de Simandou. De son côté, le géant brésilien Vale est empêtré dans des affaires au Brésil, et le groupe australien BHP Billiton a annoncé dès 2012 son retrait progressif de l’Afrique.

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