La STB redresse la tête

Après quatre années difficiles, le numéro un tunisien affiche des résultats en nette amélioration et veut reprendre son rôle moteur dans les montages financiers.

Publié le 23 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

La Société tunisienne de banque (STB), la plus grande du pays en total de bilan, en dépôts de clientèle et en crédit, reprend du tonus. La qualité de ses actifs et de sa rentabilité s’améliore après l’affaiblissement résultant du poids des fortes créances dont elle avait hérité de deux banques fortement concentrées sur le tourisme absorbées en 2001, la Banque nationale de développement touristique (BNDT) et la Banque nationale de développement économique de la Tunisie (BDET). « L’opération a été digérée », commente Laroussi Bayoudh, président-directeur général de la STB depuis 2004 et ancien vice-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). L’exercice 2007 s’achève avec des dépôts de la clientèle atteignant 3,6 milliards de DT (2 milliards d’euros), en hausse de 18 %, quand l’objectif fixé était à 8 %. Le produit net bancaire (PNB) a progressé de 13,6 %, à 207 millions de DT, et le résultat brut d’exploitation a fait un bond de 43,2 % (voir tableau).
Compte tenu de sa taille et de sa part de marché, estimée à 18 %, la santé retrouvée de la STB influence celle de l’ensemble du secteur bancaire tunisien. Et même celle de l’économie du pays tant la STB est, depuis sa création il y a cinquante ans, la pièce maîtresse de la politique économique de l’État en matière de financement de l’économie et principalement des PMI du secteur industriel. « La STB, affirme son PDG, a retrouvé sa place et va continuer à jouer son rôle de développeur incontournable dans les opérations de montages et de financement. »
L’effort de redressement et d’assainissement a permis la réduction progressive du taux des créances « accrochées », ramené à 26,5 % à la fin de 2007, après un pic de 41,9 % atteint en 2004, le secteur de tourisme représentant encore 56 % des impayés. L’amélioration doit encore être poursuivie si la banque veut atteindre le taux de 15 % de créances douteuses que la BCT a fixé pour l’ensemble du secteur à l’horizon 2010. Les responsables de la STB tablent sur la dynamisation des moyens de recouvrement et de recyclage pour y parvenir.

Vers une Cession de la BFT
Comme les autres banques de la place, la STB est également tenue de se préparer à l’application, à l’horizon 2010, des normes prudentielles de Bâle II en matière de couverture des créances classées par les provisions et les agios réservés. À cet effet, la banque a réservé une partie des bénéfices de 2007 aux dotations pour provisions, qui s’élèvent à 91 millions de DT (50 millions d’euros).
La STB pourrait également céder certaines de ses activités pour consolider sa situation financière. Elle dispose en effet de près de 300 filiales et participations, dont une cinquantaine d’importance, y compris une dizaine de filiales financières. Elle a déjà lancé un appel d’offres pour la cession de l’une d’entre elles, la Banque franco-tunisienne. Selon nos informations, trois grandes fortunes tunisiennes (Elloumi, Bouchamaoui et Doghri) ont fait une offre conjointe.

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