Gabon : l’opposant Gérard Ella Nguéma arrêté avant une manifestation
Le président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguéma, a été arrêté lundi 15 juillet par la police judiciaire avant le début d’une marche organisée par son mouvement à Libreville. Il était toujours en garde à vue mardi, selon son parti.
« Gérard Ella Nguéma, le président de notre parti a été arrêté lundi matin par la police seulement quelques heures avant le début d’une marche pacifique que nous organisions à Nzeng Ayong (quartier populaire de Libreville) », a indiqué le chargé de communication du FPG, Eloïme Anguilet. Le parquet de Libreville n’était pas joignable, mardi matin, pour confirmer cette arrestation.
Le FPG n’avait pas demandé d’autorisation pour cette marche auprès des autorités, a indiqué le parti, précisant que les militants comptaient manifester sur les trottoirs et non sur la voie. « Nous ne connaissons toujours pas le motif de son arrestation », a précisé son parti. « Il est possible que cela soit en lien avec les propos un peu durs que Nguéma a tenus contre les autorités gabonaises lors d’une conférence de presse la semaine dernière ».
Attaques contre des proches d’Ali Bongo Ondimba
Le 7 juillet, Gérard Ella Nguéma a accusé plusieurs proches du président gabonais Ali Bongo Ondimba, victime fin octobre d’un AVC dont il se remet actuellement, de « le manipuler ». Dans son discours Nguéma s’est notamment attaqué au directeur de cabinet du président Brice Laccruche Alihanga, à la première dame Sylvia Bongo Ondimba ou encore à la présidente de la Cour constitutionnelle Marie-Madeleine Mborantsuo.
« Il n’est pas question que des caméléons, des tortues à double carapace, des personnes aux ambitions démesurées se servent de cette situation particulière relative à son état de santé actuel pour le manipuler, et l’utiliser à des fins personnelles », avait-il notamment déclaré.
L’arrestation de Nguéma survient quelques jours après l’interpellation de quatre responsables de la principale coalition syndicale du Gabon, Dynamique Unitaire, qui avait déclaré début juillet que le président gabonais Ali Bongo Ondimba était « mort ».
Après cinq mois de convalescence à l’étranger, Ali Bongo est rentré le 23 mars à Libreville pour un « retour définitif ». Ce retour devait notamment faire taire l’opposition, qui réclame que la vacance du pouvoir soit déclarée et s’interroge sur la capacité du président Bongo à diriger le pays.
Hormis deux discours enregistrés et retransmis à la télévision, le chef de l’État gabonais ne s’est pas exprimé en public depuis son AVC. Après son retour, il a toutefois multiplié les entretiens au palais présidentiel avec des chefs d’État africains. Jeudi, il a effectué un déplacement dans les rues de Libreville, installé sur le siège passager d’une voiture décapotable, selon la presse locale.
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