Indifférence sud-africaine

Publié le 23 juin 2008 Lecture : 1 minute.

« Crisis ? What crisis ? » – « Une crise ? Quelle crise ? » Depuis que Thabo Mbeki a déclaré, le 12 avril dernier à Harare : « Il n’y a pas de crise au Zimbabwe », les éditorialistes de la presse sud-africaine s’en donnent à coeur joie. Ils ne cessent de dénoncer sa complaisance à l’égard de Robert Mugabe et l’appellent volontiers le « président du déni ». Pourtant, le président sud-africain réussit à garder la main sur le Zimbabwe. En avril, l’opposant Morgan Tsvangirai a bien essayé de faire récuser sa médiation par les pays de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe). Mais, le 18 juin, Thabo Mbeki est allé à Bulawayo pour y rencontrer séparément Mugabe et Tsvangirai au nom de la même organisation régionale.
La force de Mbeki ? D’abord une certaine habileté dans l’art de souffler le chaud et le froid. Un jour il se dit « profondément inquiet » du niveau de violence atteint à Harare. Le lendemain il s’en prend aux « pays lointains » qui veulent faire jouer à l’Afrique du Sud le rôle de « lance-pierres ». Ensuite, le soutien de la majorité de ses pairs africains. Enfin, la relative indifférence de ses compatriotes à l’égard du Zimbabwe.
Le 22 mai, au plus fort des tueries xénophobes en Afrique du Sud, Morgan Tsvangirai a rendu visite à ses compatriotes réfugiés dans un commissariat de police du township d’Alexandra, au nord de Johannesburg. « À l’origine de ce drame, il y a la crise au Zimbabwe », a-t-il lancé. Mais le débat n’a pas vraiment pris. Certes, Jacob Zuma, le chef de l’ANC (Congrès national africain), est plus incisif que Thabo Mbeki. « Au Zimbabwe, il sera difficile de tenir une élection libre dans les conditions actuelles », concède-t-il. Mais ce dossier n’est pas l’un des enjeux de la bataille politique entre les deux leaders sud-africains. Du moins pour l’instant.

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