« Enrichissez-vous ! »
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Cette fois, c’est beaucoup plus qu’une mesurette. Le 11 juin, Raúl Castro a signé un décret qui met fin à l’un des dogmes fondateurs de la Révolution : l’« égalitarisme » salarial. Désormais, les employés pourront être rémunérés en fonction de leur productivité, et les salaires seront déplafonnés. Les entreprises d’État, c’est-à-dire presque toutes, ont jusqu’au mois d’août pour appliquer les nouvelles dispositions.
La productivité est évidemment le problème numéro un de l’économie cubaine. Avec un revenu moyen mensuel d’environ 400 pesos (13 euros), le salarié cubain, qu’il soit médecin, ouvrier ou enseignant, ne peut pratiquement rien acheter. Alors, pour survivre, il n’a d’autre choix que de s’adonner à divers petits trafics et au marché noir. Et de pratiquer l’absentéisme. Grâce à ce changement d’orientation, le gouvernement espère donc à la fois relancer la productivité et calmer le mécontentement populaire à l’heure où les prix de la nourriture et des vêtements s’envolent. Le décret prévoit en outre la mise en place d’une véritable échelle des salaires, ainsi qu’une augmentation de 5 % pour les employés les plus assidus.
Cette nouvelle politique salariale s’inscrit dans la continuité de la réforme agricole voulue par Raúl. Celle-ci s’efforce également de favoriser l’augmentation de la production en accroissant la rémunération des paysans, en leur donnant la possibilité d’exploiter les terres d’État laissées en friche et d’acquérir plus facilement du matériel agricole.
« Il ne faut pas avoir peur des hauts salaires », a déclaré José Ramón Machado Venturo (77 ans), un « historique » de la Sierra Maestra aujourd’hui premier vice-président du Conseil d’État. Histoire, sans doute, d’apporter à l’opération une sorte de caution « révolutionnaire ».
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