« Je suis un être musical et culturel » : quand Johnny Clegg se confiait à Jeune Afrique
En juin 1988, Johnny Clegg, mort mardi 16 juillet, accordait une interview à Jeune Afrique. Morceaux choisis.
Juin 1988. Alors que l’apartheid structure encore l’Afrique du Sud, Johnny Clegg est numéro un des ventes en France. Dans une interview qu’il accorde alors à Jeune Afrique, la star sud-africaine, décédée mardi 16 juillet à l’âge de 66 ans, évoque son enfance, sa passion des rythmes zoulou, et dénonce aussi l’apartheid.
Un entretien dans lequel il évoque également la montée en puissance du Congrès national africain (ANC), qui rêve alors de conquérir le pouvoir. « Je crois que l’ANC est [l’organisation] la plus respectable et celle qui possède la plus large adhésion populaire. Il reste à savoir comment elle transformera ce crédit en pouvoir de ralliement à l’intérieur du pays », assurait-il à Jeune Afrique.
Morceaux choisis de cette interview, accordée en juin 1988 (l’intégralité de l’entretien en fin d’article).
Jeune Afrique : Comment un Noir et un Blanc peuvent-ils se produire ensemble dans des zones réservées aux Blancs ?
Johnny Clegg : Dès mon plus jeune âge, je me suis intéressé à la musique zoulou. Or, cette musique était circonscrite dans un quartier noir de Johannesburg, et moi j’étais Blanc. À l’époque, il n’était pas possible de se rendre dans un quartier noir sans une autorisation qui, bien entendu, était pratiquement impossible à obtenir. De toute façon, moi je ne m’en souciais guère. Alors à chaque fois, la police me ramenait au poste, téléphonait à mère qui payait une amende, signait une reconnaissance de culpabilité et me faisait promettre de ne pas recommencer.
Bien s’informer, mieux décider
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