Bénin : décès de Marcel de Souza, ancien président de la Commission de la Cedeao
Marcel de Souza, ancien ministre béninois et ex-président de la Commission de la Cedeao, est décédé mardi à Paris à l’âge de 65 ans.
Marcel de Souza s’est éteint ce mardi 16 juillet à Paris, à l’âge de 65 ans, à la suite d’un arrêt cardiaque, a annoncé la télévision nationale béninoise ce mercredi. Ancien ministre du Développement, de l’Analyse économique et de la Prospective de Thomas Boni Yayi, il avait été nommé le 22 mars 2016 au poste de président de la Commission de la Cedeao, charge qu’il a assumée jusqu’à la nomination de l’ancien ministre ivoirien de de l’Industrie et des Mines, Jean-Claude Brou, en 2017.
Issu d’une grande famille de Ouidah aux origines portugaises, il est le neveu de feu Isidore de Souza, ancien archevêque de Cotonou, et le frère aîné de Chantal Yayi, l’épouse de l’ex-chef de l’État béninois Thomas Boni Yayi.
De Thomas Boni Yayi à Patrice Talon
Formé aux métiers de la finance – il était notamment diplômé du Centre ouest africain de formation et d’études bancaires (COFEB) – il a ensuite fait carrière au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), au sein de laquelle il est entré dans les années 1970. Il y a exercé d’importantes responsabilités aussi bien à son siège à Dakar, au Sénégal, qu’à Cotonou, où il a été directeur de l’agence principale de l’institution au Bénin.
Réputé proche de Patrice Talon, l’actuel président béninois, il l’était aussi de son prédécesseur, Thomas Boni Yayi, avec lequel les liens s’étaient cependant distendus après les élections législatives d’avril 2015. À la tête du Front républicain pour une alternative patriotique (Frap, membre de la coalition présidentielle sous Boni Yayi), Marcel de Souza avait même présenté sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, refusant alors de se rallier à Lionel Zinsou. Ne recueillant alors que 0,13% des suffrages, il avait ensuite apporté son soutien au candidat Patrice Talon.
À la tête de la Commission de la Cedeao, il s’était montré plus que dubitatif sur l’objectif affiché de créer la monnaie unique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. « Nous ne pouvons pas aller en 2020 à la monnaie unique », avait-il déclaré en octobre 2017, devant un parterre de chefs d’État rassemblés pour le sommet de la Cedeao à Niamey. Selon lui, la feuille de route visant à aboutir à cette monnaie « n’a pas été mise en oeuvre vigoureusement » et sur « les quatre objectifs » fixés, les résultats n’étaient « pas au rendez-vous ».
Depuis, les chefs d’État réunis à Abuja lors du dernier sommet de la Cedeao, fin juin, ont assuré que l’objectif de 2020 était maintenu pour la mise en place de l’« eco », le nom de cette future monnaie unique.
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