Ghana : AFC investit 100 millions de dollars dans un projet offshore à proximité de la frontière ivoirienne

Le fonds d’investissement African Finance Corporation vient de souscrire à 100 millions de dollars d’obligations émises par le pétrolier norvégien Aker Energy, pour financer l’exploitation d’un champ pétrolier censé doubler la production pétrolière du Ghana.

Vue d’une raffinerie de pétrole. © Dirk Ingo Franke/CC/Flickr

Vue d’une raffinerie de pétrole. © Dirk Ingo Franke/CC/Flickr

Publié le 18 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

Le groupe pétrolier norvégien Aker Energy a annoncé le 8 juillet l’émission d’obligations pour un montant de 100 millions de dollars, entièrement souscrites par l’institution financière African Finance Corporation (AFC). Convertibles en actions en cas d’introduction boursière d’Aker Energy, ces obligations participeront à l’exploitation du bloc pétrolier offshore Deepwater Tano Cape Three (DWT/CTP), au large du Ghana.

À partir de cet investissement, AFC « envisage de prendre part à d’autre activités d’Aker Energy sur le marché des capitaux », annonce le communiqué conjoint des deux groupes.

la suite après cette publicité

600 millions à 1 milliard de barils

Le bloc DWT/CPT est détenu à 50 % par Aker Energy, 38 % par le russe Lukoil, 10% par Ghana National Petroleum Corporation et 2 % par le ghanéen Fueltrade Ltd. Situé dans le bassin de Tano, il couvre une surface de plus de 2 000 kilomètres carrés et regroupe des réserves pétrolières majeures pour la production guinéenne (de 600 millions à 1 milliard de barils selon les estimation d’Aker Energie). Celles-ci se situent 2 500 mètres de profondeur, ce qui en fait l’un des champs pétroliers les plus profonds de la planète.

En raison de sa richesse en pétrole, la zone dans laquelle se situe le bloc DWT/CTP a été l’objet d’un contentieux durable entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, soldé par une décision de justice prononcée en 2017. Après l’échec de plusieurs tentatives de négociation, Accra – qui exploitait des puits de pétrole dans cette zone depuis 2010 – avait décidé en 2014 de confier la délimitation finale de ses frontières maritimes avec la Côte d’Ivoire à l’arbitrage du Tribunal international du droit de la mer, basé à Hambourg (Allemagne).

Après trois années de procédure, le tribunal a confirmé la souveraineté du Ghana sur cette zone à travers une décision non contestée par la Côte d’Ivoire.

Accra s’est depuis lancé dans une exploitation accrue de ses ressources pétrolières, passant d’une production de 50 000 barils de pétrole brut par jour fin 2017 à 196 000 en 2019. Après la découverte de nouvelles réserves en février 2019 par Aker Energy, Ken Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances, a déclaré face à une vingtaine de compagnies pétrolières que le pays envisageait de passer à une production de 420 000 barils de brut par jour, à l’horizon 2023.

la suite après cette publicité

Hausse des inégalités

Avec le pétrole, la croissance du pays s’est emballée passant de 7,9 % en 2010, à 17,4 % en 2011, selon le FMI, avant de chuter à 2,9  % en 2014 lors de la chute des prix du baril. Elle est depuis repassée au-dessus de 5 % (8,1 % en 2017, 5,6 % en 2018 et une prévision de 8,7 % pour 2019).

Un rapport de l’Onu publié en avril 2018 fustigeait en revanche la hausse des inégalités dans le pays et le faible financement de la protection sociale : à peine 1,4 % du PIB, contre 2,1 % en moyenne parmi ses pairs africains.

la suite après cette publicité

Selon le rapporteur de l’Onu, la forte croissance économique des dernières années n’a entraîné aucune réduction significative du nombre de pauvres (23 % de la population en 2016 selon la Banque mondiale), tandis que celui des millionnaires en dollars n’a cessé de croître. Ils étaient 2 900 en 2016, contre 1 900 en 2006, soit une hausse de 52 % en dix ans, contre une hausse moyenne de 19 % en Afrique, selon The Wealth Report 2017.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires