Algérie : Amar Ghoul, ex-ministre des Transports de Bouteflika, placé en détention provisoire

Entendu par la justice dans le cadre du scandale de corruption lié à la construction de l’autoroute Est-Ouest, l’ancien ministre des Transports et des travaux publics Amar Ghoul a été placé jeudi sous mandat de dépôt. Deux jours plus tôt, l’ancien ministre de l’Industrie Mahdjoub Bedda avait également été mis en détention.

Amar Ghoul, ex-ministre des Transports et des travaux publics d’Abdelaziz Bouteflika. © Samir Sid

Amar Ghoul, ex-ministre des Transports et des travaux publics d’Abdelaziz Bouteflika. © Samir Sid

Arianna Poletti

Publié le 18 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

La purge continue. Amar Ghoul, ancien ministre des Transports et des travaux publics, a été placé jeudi sous mandat de dépôt, après sa comparution devant le conseiller enquêteur près la Cour suprême algérienne. Le président du TAJ (Rassemblement espoir de l’Algérie), parti de l’alliance présidentielle, est poursuivi pour des affaires de corruption présumée, dans le cadre du dossier visant l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, patron d’une usine de montage automobile et proche de la famille Bouteflika, également en prison pour corruption et blanchiment d’argent.

Cité dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, l’un des plus grands scandales financiers de la période Bouteflika portant sur des faits de corruption et octroi de commissions, ce proche de l’ex-président Bouteflika n’avait pas été inquiété jusque-là par la justice. Dans le cadre d’une enquête lancée en 2009, Ghoul avait été interrogé par écrit par un juge d’instruction, mais en qualité de simple témoin. Il y a quelques jours, la Cour suprême rappelait, « à ce jour, ne s’être pas prononcée sur le pourvoi en cassation en relation avec l’affaire de l’autoroute Est-Ouest ».

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Ghoul également cité dans l’affaire Haddad

Amar Ghoul est également cité dans l’affaire Ali Haddad, ancien patron des patrons algériens arrêté fin mars à un poste-frontière avec la Tunisie. Dans un communiqué relayé mercredi 10 juillet par la Cour suprême, le parquet avait justement annoncé « engager les poursuites judiciaires à l’encontre d’Amar Ghoul en sa qualité d’ancien ministre des Transports, dans le cadre des affaires d’Ali Haddad et Mahieddine Tahkout pour des faits punis par la loi ».

Amar Ghoul rejoint notamment à la prison d’El Harrach Ahmed Ouyahia, Djamel Ould Abbès ou encore Amara Benyounès

Celui qui est également sénateur du tiers présidentiel, qui avait soutenu la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, a renoncé « volontairement » à l’immunité parlementaire fin juin dernier, comme le demandait le ministère de la Justice à la Commission des Affaires juridiques du Conseil de la nation.

Amar Ghoul rejoint notamment à la prison d’El Harrach l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, l’ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) Djamel Ould Abbès, ou encore l’ancien ministre Amara Benyounès – tous les quatre sont membres de partis de l’alliance présidentielle. Les trois sont poursuivis dans plusieurs affaires de corruption présumée et d’abus d’autorité.

Mahdjoub Bedda lui aussi incarcéré

Mercredi 17 juillet, Mahdjoub Bedda, ancien ministre de l’Industrie et des mines, a également été placé sous mandat de dépôt par le conseiller enquêteur de la Cour suprême, dans le cadre d’une affaire de corruption dans le secteur automobile. Il est accusé de « blanchiment d’argent », « transfert de biens obtenus par des faits de corruption », « bénéfice du pouvoir et de l’influence des agents de l’État » et « dilapidation de deniers publics », comme le détaille le communiqué de la plus haute juridiction algérienne.

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Titulaire du portefeuille de l’Industrie entre mai et août 2017, Mahdjoub Bedda est accusé d’avoir accordé « des privilèges indus à plusieurs constructeurs automobiles », précise l’agence APS – évoquant notamment une affaire liée à la marque sud-coréenne Kia, dans laquelle 14 personnes sont inculpées. Dans ce même dossier sont également poursuivis Ahmed Ouyahia et Youcef Yousfi, qui avait succédé à Bedda en août 2017 et qui a été lui aussi incarcéré en début de semaine.

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