Burundi : l’espoir après quinze ans de guerre civile
Le calme est revenu aux abords de Bujumbura. Sur les collines qui entourent la capitale burundaise, les tirs d’artillerie se sont tus. Une vague d’optimisme semble submerger le pays. Après quinze années de guerre civile entrecoupées d’accords de paix sans lendemain, les Forces de libération nationale (FLN), dernier groupe rebelle encore actif au Burundi, ont finalement rejoint la table des négociations. Fin mai, un cessez-le-feu a été signé entre toutes les factions rivales, y compris les dirigeants des mouvements en exil, que le gouvernement de Bujumbura considère comme des terroristes.
Le Burundi, petite enclave située à l’est de la République démocratique du Congo, est l’un des plus petits pays du continent africain. Sa population, qui s’élève à 8,7 millions d’habitants, souffre des mêmes divisions ethniques qui ont enflammé le voisin rwandais en 1994 : d’un côté des Tutsis, qui détiennent l’essentiel du pouvoir et des richesses ; de l’autre une population hutue, plus nombreuse et plus pauvre. Pendant quinze ans, le conflit burundais est resté dans l’ombre des nombreux conflits qui ont fait des millions de morts dans la région. Déclenchée en 1993 après l’assassinat du premier président hutu par des officiers tutsis, la guerre civile aurait fait quelque 200 000 victimes.
Au début des années 2000, un accord de paix avait permis à des Hutus d’accéder au gouvernement. Mais malgré ce geste d’apaisement, les FLN, hutus, ont décidé de poursuivre le combat contre le nouveau pouvoir en place. « Ce gouvernement est corrompu et n’a pas réglé le problème des inégalités entre les populations. Nous poursuivons notre lutte contre les discriminations », avait alors justifié Agathon Rwasa, leur leader. Au mois de mai dernier toutefois, Rwasa est rentré de Tanzanie, où il s’était exilé, et toutes les parties participent désormais aux nouveaux pourparlers de paix.
Si le cessez-le-feu constitue la première étape de la réconciliation, le désarmement n’en reste pas moins une tâche compliquée. Alors que les rebelles revendiquent 15 000 combattants, ils ne seraient que 3 000, selon le gouvernementÂÂ L’entente qui prévaut actuellement entre les différents acteurs est donc fragile. D’autant qu’en 2006 les FLN avaient déjà accepté un cessez-le-feu, avant de reprendre la lutte à la suite de l’échec des négociations.
Cette fois pourtant, tout le monde se dit confiant et assure que les choses se passeront différemment. L’Afrique du Sud et la Tanzanie mènent les débats et font pression sur les deux parties pour qu’ils aboutissent. « Le gouvernement et les rebelles ne sont pas invités à faire la paix, résume Jean-Marie Ngendahayo, un ancien ministre devenu député burundais. Ils y sont obligés. »
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