Bagdad dans le noir
Augmentation de la demande, sécheresse, vétusté du réseau… La production d’électricité ne permet plus de couvrir les besoins.
L’Irak a du pétrole, mais il n’a pas d’électricité. D’un côté, les exportations d’or noir ont atteint en mai leur plus haut niveau depuis la chute de Saddam Hussein. La première semaine de juin, la production était de 2,5 millions de barils par jour (b/j) et elle pourrait s’élever à 2,9 millions à la fin de l’année. Les exportations étaient de l’ordre de 2,11 millions de b/j. Si le calme continue de régner dans les zones de production, le ministère du Pétrole estime les rentrées probables de 2008 à 70 milliards de dollars.
Mais d’un autre côté, il y a ce quartier sud de Bagdad qui n’a droit qu’à une heure de courant électrique par jour, contre six ces dernières années, et qui, récemment, est resté privé d’électricité cinq jours durant.
La production d’énergie électrique a été relativement stable depuis cinq ans. Au mois de mai, la puissance installée était d’environ 4 110 mégawatts. Mais les besoins industriels et la demande ayant augmenté, les particuliers en subissent les conséquences. Les autorités irakiennes expliquent ces difficultés par la sécheresse, qui a fait baisser le niveau des lacs des barrages hydroélectriques du nord du pays. Selon le Special Inspector General for Iraq Reconstruction (Sigir), un organisme de contrôle américain, cette pénurie serait due également à l’alimentation insuffisante des centrales et au mauvais état du réseau. Il s’était fortement dégradé dans les dernières années du régime de Saddam Hussein, du fait des sanctions, et les Américains ont entrepris de le remettre en état. Le gouvernement irakien a pris le relais mais, manifestement, il y a encore beaucoup à faire. Le Sigir cite l’exemple d’une usine de traitement des eaux de 277 millions de dollars à Nassiriya, au sud de Bagdad, le plus coûteux projet du Fonds de reconstruction américain pour l’Irak : elle ne fonctionne qu’à 20 % de sa capacité, faute d’une alimentation énergétique suffisante. 2008 devrait être « l’année du transfert » des projets de reconstruction des Américains au gouvernement irakien. Mais celui-ci devra se mobiliser : il n’a dépensé, cette année, que la moitié du budget dont il disposait. C’est mieux que les provinces, qui n’en ont dépensé que le tiers.
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