Le FMI abaisse sa prévision de croissance mondiale pour 2014

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié jeudi 24 juillet ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale en 2014. L’institution annonce un taux prévisionnel de 3,4% contre les 3,7% pronostiqués en avril dernier, en raison du début d’année difficile aux Etats-Unis et de perspectives moins favorables pour plusieurs pays émergents.

Olivier Blanchard est l’économiste en chef du Fonds monétaire international. FMI / © Flickr

Olivier Blanchard est l’économiste en chef du Fonds monétaire international. FMI / © Flickr

Publié le 25 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

Le Fonds monétaire international a revu en baisse jeudi sa prévision de croissance de l’économie mondiale en 2014 pour tenir compte du début d’année difficile, notamment aux Etats-Unis, et de perspectives moins favorables pour plusieurs pays émergents, Russie, Brésil et Afrique du Sud en particulier.

Une baisse de 0,3 point en 2014

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L’institution internationale table désormais sur une croissance mondiale de 3,4% cette année, soit 0,3 point de moins que dans ses perspectives de printemps publiées en avril. Elle maintient en revanche sa prévision de 4,0% pour 2015. Pour les seules économies avancées, sa prévision est ramenée à 1,8% pour 2014, contre 2,2% auparavant, mais légèrement revue en hausse pour 2015 (2,4%, +0,1 point). S’agissant des pays émergents, le FMI anticipe désormais des croissances de 4,6% (-0,2 point) cette année et de 5,2% (-0,1 point) l’an prochain.

Faible reprise

Pour Olivier Blanchard, chef économiste du Fonds, le tableau d’ensemble de l’économie mondiale n’a pas fondamentalement changé, à savoir celui d’une reprise qui reste globalement faible et a besoin de politiques de soutien fortes du côté de la demande comme de l’offre. La nouvelle prévision reflète « dans une large mesure une situation passée, à savoir la forte contraction de l’économie américaine au premier trimestre » du fait de la rigueur de l’hiver en Amérique du Nord, a-t-il dit lors d’une présentation à Mexico.

Le FMI anticipe un rebond de la croissance mondiale à partir du deuxième trimestre « car certains facteurs à l’origine de la faiblesse du premier trimestre, tels que la correction des stocks aux États-Unis, ne devraient avoir que des effets passagers, tandis que d’autres devraient s’atténuer grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics, y compris en Chine. »

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Du mieux pour l’Allemagne et l’Espagne

Avant de revoir ses prévisions globales, le FMI avait déjà abaissé ses anticipations 2014 pour les Etats-Unis à 1,7% (-1,1 point) et d’autres pays comme la France (-0,3 point à 0,7%), mais relevé celle pour l’Allemagne (+0,2 point à 1,9%).

Il maintient celle de la zone euro à 1,1% cette année, en tenant compte des révisions intervenues sur ses deux principales économies mais aussi sur l’Italie (0,3%, soit -0,3 point) et l’Espagne (1,2%, soit +0,3 point).

Il relève d’autre part de 0,4 point sa prévision de croissance pour la Grande-Bretagne à 3,2%.

Les émergents en berne

S’agissant des pays émergents, le FMI escompte une croissance de 7,4% cette année en Chine grâce aux mesures de soutien prises par le gouvernement, mais un ralentissement à 7,1% en 2015, « l’économie se calant progressivement sur une trajectoire plus tenable ».

Il revoit plus franchement en baisse ses perspectives pour le Brésil (-0,6 point à 1,3% en 2014 et 2,0% en 2015), l’Afrique du Sud (-0,6 point à 1,7% en 2014) et la Russie (-1,1 point à 0,2% en 2014 et -1,3 point à 1,0% en 2015). Pour la Russie, cette révision traduit une détérioration de la confiance des investisseurs sur fond de tensions géopolitiques avec la situation en Ukraine, qui se manifeste sous forme d’importantes sorties de capitaux et d’un quasi-gel des investissements.

Si l’on ajoute les violences qui ébranlent plusieurs pays du Proche-Orient, le FMI note que les aléas géopolitiques, qui sont autant de risques baissiers pour la croissance mondiale, se sont accentués depuis le début du printemps.

Côté marchés financiers, le principal risque est toujours celui d’une remontée des taux d’intérêt à long terme « surtout si les taux américains augmentent plus nettement et plus rapidement que prévu au fur et à mesure de la normalisation de la politique monétaire » de la Réserve fédérale.

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