Algérie : Azzedine Mihoubi ou Seddik Chihab, qui pour succéder à Ahmed Ouyahia à la tête du RND ?

Seddik Chihab et Azzedine Mihoubi se livrent un duel féroce pour prendre la tête du Rassemblement national démocratique (RND). Reportée une première fois, une réunion extraordinaire du conseil national du parti doit se tenir samedi 20 juillet pour désigner un successeur à l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, incarcéré depuis le 12 juin.

L’ex-ministre de la Culture algérien Azzedine Mihoubi. © YouTube/Berbère Télévision

L’ex-ministre de la Culture algérien Azzedine Mihoubi. © YouTube/Berbère Télévision

Publié le 19 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

Les noms des deux potentiels successeurs d’Ouyahia, Seddik Chihab et Azzedine Mihoubi, avaient été révélés le 5 juillet, à la veille de la session extraordinaire du conseil national de la formation. Un conclave finalement annulé, le jour même, dans la précipitation, faute d’un consensus entre fidèles et opposants à l’ex-chef de gouvernement. « Il fallait mettre à l’abri des regards les scissions au sein du parti, qui l’auraient davantage discrédité », explique un membre fondateur.

Les deux cadres du RND sont à la tête de courants diamétralement opposés. Principal point de désaccord : l’orientation à donner au parti après la révolte populaire qui a abouti au départ du président Abdelaziz Bouteflika. L’ancien ministre de la culture Azzedine Mihoubi, âgé d’une soixantaine d’années et natif d’Ain Khadra (wilaya de M’Sila), représente la continuité de la ligne définie par Ahmed Ouyahia. Ce poète, romancier et journaliste est qualifié par ses adeptes de « fédérateur », jugé capable de combler le vide organique et de relancer l’activité du parti. Peu loquace, le favori s’abstient de s’exprimer sur sa candidature, comme de répondre aux attaques de ses adversaires.

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Plusieurs concurrents en lice

Mihoubi devra pourtant inévitablement croiser le fer avec le reste des postulants au poste de secrétaire général, à l’instar d’Amar Messaoud, ex-sénateur et coordinateur du bureau de la wilaya de Mila, l’ancien ministre de la Formation professionnelle Mohamed Mebarki, et surtout le député Seddik Chihab, passé de fidèle à farouche opposant à l’ex-chef de la formation. « L’image d’Ouyahia nous a porté préjudice. Nous devons apprendre à être un parti, et non un comité de soutien au régime », assène-t-il.

Pour Chihab, Ouyahia a utilisé le parti uniquement pour assouvir ses ambitions politiques et servir le pouvoir

Le 21 avril, ce frondeur était à la tête d’un cortège d’une centaine de militants et de cadres qui s’est réuni devant le siège national du RND, à Ben Aknoun (Alger), pour exiger la démission d’Ouyahia du secrétariat général. Selon eux, l’ancien responsable a utilisé le parti uniquement pour assouvir ses ambitions politiques et servir le pouvoir.

Seddik Chihab, ancien porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND). © YouTube/centurion dz

Seddik Chihab, ancien porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND). © YouTube/centurion dz

Mihoubi « l’usurpateur » vs Chihab le « redresseur »

Deux semaines plus tôt, Ahmed Ouyahia avait démis Chihab de sa fonction de porte-parole et gelé ses activité au sein du bureau national, après ses déclarations hostiles au clan de l’ex-président Bouteflika. Réuni le 25 juin pour adouber la candidature de Mihoubi, le bureau politique est resté sur cette ligne, Chihab n’étant pas le bienvenu. Deux jours plus tard, l’élu d’Alger qualifiait son concurrent « d’usurpateur qui se prévaut du soutien de l’armée ». Autant de critiques qui lui ont valu le surnom de « redresseur ».

Depuis, Seddik Chihab a préféré marquer une pause, prenant ses distances par rapport aux instances du RND. « Cela ne sert à rien. De toute façon, le sort du parti est scellé. Il finira par être dissous », confie-il à un ami. Le clan adverse compte en revanche revenir à la charge pour imposer Mihoubi à la tête du parti, à l’occasion de la nouvelle session extraordinaire du conseil national programmée le 20 juillet. Si ce plan se confirme, l’ex-ministre de la Culture aura fort à faire pour redresser un parti à l’image ternie par des années de collaboration avec le « système » dénoncé par la rue.

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