Sénégal : l’eurobond de 500 millions de dollars largement sursouscrit
Le Sénégal a levé 500 millions de dollars sur les marchés internationaux. L’eurobond, d’une maturité de dix ans, a été émis à un taux de 6,25 % et a attiré un carnet d’ordres de près de 4 milliards de dollars.
Après la Côte d’Ivoire qui a levé 750 millions de dollars le 16 juillet dernier, c’est au tour du Sénégal de solliciter les marchés internationaux. Dakar a lancé le 23 juillet un eurobond de 500 millions de dollars. L’emprunt obligataire, d’une maturité de 10 ans, a été émis à un taux nominal de 6,25 %.
Un taux inférieur à celui de 2011
Cette opération, dirigée par Citigroup, Société Générale Corporate Investment Banking et Standard Chartered, intervient trois ans après la dernière incursion du Sénégal sur les marchés financiers internationaux et s’est déroulée dans des conditions plus favorables au pays ouest-africain. En effet, l’eurobond 2011-2021 émis par le pays en mai 2011 avait également permis de mobiliser 500 millions de dollars, mais à un taux nominal de 8,75 %, soit 2,5 point de plus que celui lancé mercredi.
Par ailleurs, malgré la note similaire – B1 – attribuée par l’agence Moody’s, l’eurobond émis par le Sénégal affiche un coupon supérieur à celui lancé il y a une semaine par la Côte d’Ivoire (5,625%). Un écart qui s’explique sans doute par les meilleures perspectives de croissance d’Abidjan.
Engouement pour la dette africaine
Quoi qu’il en soit, le succès de l’emprunt du Sénégal – qui a attiré un carnet d’ordres de 4 milliards de dollars, soit huit fois le montant sollicité par le pays – confirme l’intérêt des investisseurs internationaux, américains et britanniques notamment, pour la dette africaine. Depuis décembre 2013, les États de la région ont levé plus de 7 milliards de dollars sur les marchés financiers internationaux, à des taux nominaux inférieurs à 7 % – à l’exception notable de la Zambie.
>>>> Lire aussi : Pourquoi la dette africaine attire les investisseurs
Sukuk
Par ailleurs, l’État sénégalais a conjointement lancé avec la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) une souscription de sukuks pour un montant de 200 millions de dollars. Ces obligations charia-compatibles sont une alternative aux obligations classiques qui portent intérêt et sont donc illicites aux yeux de l’Islam. L’emprunt, dont la souscription s’est achevée le 18 juillet, arrivera à maturité dans 4 ans.
Pour aller plus loin :
Dette souveraine : la bulle se dégonfle
L’Afrique subsaharienne face au spectre des déficits
Le FMI met en garde les pays africains sur les risques de la dette souveraine
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