Platine : Anglo American jette l’éponge en Afrique du Sud
Le géant minier britannique Anglo American, numéro un mondial du platine, a confirmé sa décision de vendre la majorité des actifs miniers qu’il détient en Afrique du Sud via sa filiale Amplats. Cette décision intervient après une grève des mineurs qui a duré cinq mois.
Le groupe minier Anglo American, coté à Londres, a confirmé son intention de désinvestir de ses mines sud-africaines du Rustenburg et de Union détenues par sa filiale spécialisée dans le platine, Amplats. Il s’agit de la plus importante réorganisation du portefeuille de la société depuis que Mark Cutifani a été nommé à sa tête en 2013.
Anglo American entend également se défaire de deux autres mines qu’il détient en co-entreprise, Pandora – avec une filiale de Lonmin – et Bokoni – avec le sud-africain Atlatsa Resources. Les mines de Rustenburg et de Union emploient plus la moitié des 40 000 salariés d’Amplats.
Quelques acquéreurs sont sur les rangs
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Le processus de vente commence à peine, mais quelques acquéreurs potentiels ont été identifiés. Parmi eux, le sud-africain Sibanye Gold, qui a fait part de son souhait de rentrer dans le secteur du platine. Soutenu par des investisseurs chinois, Sibanye a potentiellement accès à des financements bon marché. Wesizwe Platinum, un autre acquéreur potentiel, est également soutenu par des capitaux chinois.
Certains analystes cités par Reuters évaluent les mines de Rustenburg et de Union entre 1 et 2 milliards de dollars, même si certains affichent des estimations plus pessimistes. Pour l’un d’entre eux, rien que parvenir à les vendre constituerait déjà un résultat positif.
Le syndicat sud-africain NUM a d’ores et déjà condamné le projet de cession.
Baisse de la production et des résultats
Les mines de platine du Rustenburg étaient au cœur de la grève conduite par les mineurs. Terminée le mois dernier, elle a entraîné une baisse de la production et des résultats d’Amplats de respectivement 40% et 90%. Mark Cutifani avait déjà fait part de son intention de se séparer de ses actifs les plus intensifs en main d’oeuvre afin de restaurer la profitabilité.
La viabilité économique de ces mines a été mise en danger par la hausse de 20% des salaires obtenue par les mineurs au terme de cinq mois de grève. La revente des actifs pourrait cependant signaler de futurs licenciements. Le syndicat sud-africain National Union of Mineworkers (NUM) a d’ores et déjà condamné le projet de cession.
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