Une foire pour la reconstruction
Trois semaines après le tremblement de terre, la 36 e FIA a été l’occasion pour le président Bouteflika de mobiliser les entrepreneurs.
Publié le 23 juin 2003 Lecture : 2 minutes.
«L’Algérie des grandes mutations » : tel était le thème de la 36e Foire internationale d’Alger (FIA), qui a ouvert ses portes le 11 juin dernier. C’est pourtant dans l’ombre du séisme du 21 mai que le président Abdelaziz Bouteflika a inauguré cette nouvelle édition, qui s’est déroulée au Palais des expositions des Pins maritimes jusqu’au jeudi 19 juin.
Le président s’est longuement entretenu avec les représentants des sociétés algériennes, privées et publiques, spécialisées dans la fabrication des cabines sahariennes et autres logements préfabriqués. Il a notamment demandé au groupe Wood Manufacture de « se solidariser davantage avec les sinistrés de Boumerdès et d’Alger ». À la suite de ces entrevues, un plan de charge semble avoir été arrêté pour que les victimes du séisme soient relogées avant le début de l’hiver. Les dirigeants de Wood Manufacture se sont engagés à fabriquer 720 cabines par mois durant le prochain trimestre, pour un coût à l’unité de 600 000 dinars (6 280 euros). Abdelaziz Bouteflika s’est également arrêté devant les stands de plusieurs représentations étrangères pour s’entretenir avec les entrepreneurs spécialisés dans les procédés de construction antisismique.
Enfin, la direction de la Société algérienne des foires et exportations (Safex), qui organise la FIA, a décidé de consacrer 50 % des recettes de la billetterie aux victimes.
Comme de coutume, la foire d’Alger a été le lieu de rencontres privilégiées entre opérateurs locaux et étrangers. Le chef de l’État algérien en a profité pour exhorter les responsables des firmes étrangères à venir investir dans son pays : « Nous sommes preneurs de tout ce qui peut être fabriqué en partenariat, notamment en ce qui concerne les produits dont le pays a besoin. » Le président a mis l’accent sur la coopération Sud-Sud, « riche de potentialités qu’il faut exploiter », lors de ses visites sur les stands brésilien, sud-africain, turc ou égyptien.
Deux nouveautés ont caractérisé cette édition de la FIA, qui a regroupé cette année 33 pays, dont 14 d’Europe, 6 du monde arabe, 5 d’Asie, 5 d’Afrique et 3 des Amériques, pour un total de 1 019 entreprises étrangères. Après douze ans d’absence, le Japon a fait son grand retour avec une quinzaine de firmes. Présence symbolique au regard des participations françaises (358 entreprises) ou italiennes (129 entreprises), qui, avec les États-Unis et l’Espagne, restent les grands partenaires économiques traditionnels de l’Algérie.
Autre événement : la forte participation du secteur privé algérien, qui, avec 343 entreprises sur un total de 490 sociétés, représente 70 % de la délégation locale. Une telle présence laisse augurer, selon les observateurs, la possibilité de voir se concrétiser de nombreux partenariats. Ce qui renforcerait la réussite de ce rendez-vous économique majeur à l’échelle de l’Afrique.
