RDC : battu dans le Sankuru, Lambert Mende dénonce la « corruption » dans sa famille politique
Le porte-parole du régime de l’ex-président Joseph Kabila, Lambert Mende, a été battu samedi à l’élection au poste de gouverneur d’une province du centre de la République démocratique du Congo, où il a dénoncé la « corruption » dans son propre camp.
Lambert Mende, 66 ans, sous sanction de l’Union européenne (UE), a été battu par un indépendant, Joseph-Stéphane Mukumadi, dans la province du Sankuru, riche en diamant. Au suffrage indirect, son rival a obtenu 17 des 25 voix des grands électeurs, les députés de l’Assemblée provinciale.
« Cela s’appelle de la corruption », a réagi Lambert Mende joint par l’AFP, affirmant que les élus de son propre camp ont été achetés pour le faire perdre. Il rappelle que « 22 députés provinciaux sur 25 » sont du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ancien président Joseph Kabila dont il a été le porte-parole pendant la campagne présidentielle fin 2018.
À la presse congolaise, il a déclaré que son adversaire « indépendant » était en fait un candidat de l’UDPS, le parti du président de la République Félix Tshisekedi. « Je renonce à exercer quelque recours que ce soit », a ajouté l’ex-ministre de la Communication (2008-2018), par ailleurs député national.
Trois reports
Le Sankuru était la dernière des 26 provinces de la RDC où l’élection du gouverneur n’avait pas eu lieu. Le FCC a emporté la majorité des sièges ailleurs. Le scrutin avait été reporté trois fois. Lambert Mende avait saisi la Cour constitutionnelle pour protester contre le rétablissement de la candidature de son adversaire. Celle-ci avait été invalidée pour détention d’une nationalité étrangère (française ou belge selon les sources). Or le droit congolais interdit la double nationalité.
Le rival de Lambert Mende avait finalement été rétabli par le Conseil d’État. Après un dernier report le 10 juillet, un haut-représentant de l’Union européenne (UE) à Kinshasa avait accusé Lambert Mende « encore une fois » de faire « obstacle à la tenue d’élections », ce qui « justifie les sanctions imposées à son égard par l’UE ». Mende est une des 14 personnalités sous sanctions de Bruxelles, pour entrave au processus électoral dans les deux dernières années du régime Kabila (fin 2016-fin 2018).
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