Innovation : l’Afrique fait ses gammes
La 7e édition de l’Indice mondial de l’innovation (GII) vient de paraître. Cette année, le rapport met l’accent sur l’importance du facteur humain dans l’innovation et souligne la remontée des États africains. La Côte d’Ivoire et le Maroc ont gagné 20 et 8 places respectivement, en un an.
L’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), une institution spécialisée de l’ONU, Cornell University et l’INSEAD viennent de publier la 7e édition de l’Indice mondial de l’innovation. Dans cette édition, le rapport annuel met particulièrement l’accent sur l’importance du facteur humain dans l’innovation, avec notamment un focus sur le rôle de la diaspora au Maroc.
Ce rapport note également, avec satisfaction, que dans le domaine de l’innovation, des « signes encourageants » se multiplient sur le continent. Maurice, le premier pays africain dans ce classement dominé par la Suisse, le Royaume-Uni et la Suède, arrive à la 40e place mondiale, suivi des Seychelles (51e), de l’Afrique du Sud (53e), de la Tunisie (78e) et du Maroc (84e).
Bonds au classement
L’OMPI note toutefois que des 33 pays africains intégrés dans l’édition 2014 de ce classement, 17 ont vu leur note et leur classement s’améliorer.
Comment l’ONU évalue l’innovation
Ce classement accorde à chaque pays une note allant de 0 à 100, basée sur les résultats de 81 indicateurs.
Ces derniers couvrent d’une part « les moyens mis en œuvre en matière d’innovation », parmi eux figurent la stabilité politique, la facilité d’accès au crédit, les dépenses en éducation et en R&D, la concurrence sur les marchés, la capitalisation boursière, le nombre de chercheurs et d’employés qualifiés, etc.
D’autre part, le classement tient compte des « preuves manifestes de l’innovation »: nombre de brevets déposés, certifications internationales des entreprises, exportations high tech ou encore le nombre de vidéos postées sur Youtube.
En Afrique du Nord, le Maroc a connu la plus belle performance, en gagnant huit places au cours de l’année écoulée. En Afrique subsaharienne, la plus forte progression a été réalisée par la Côte d’Ivoire, qui est passé du 126e au 116e rang en un an.
Apprentis
De façon générale, souligne l’OMPI, « l’Afrique subsaharienne est la région ayant enregistré la plus forte progression au classement GII ». La région rassemble aujourd’hui plus de 40 % des « apprentis dans le domaine de l’innovation », terme désignant les pays obtenant un score supérieur d’au moins 10% à ceux des États ayant le même niveau de revenu par habitant.
Cette année, le Mozambique, le Rwanda, le Malawi, la Gambie et le Burkina Faso ont rejoint le Sénégal, le Kenya, l’Ouganda, parmi les pays appartenant à cette catégorie.
Pour expliquer cette progression, le rapport pointe du doigt les améliorations que ces pays ont apportées « à leur cadre institutionnel, à leur main-d’œuvre qualifiée du fait d’un accès élargi à l’enseignement supérieur, à une infrastructure de meilleure qualité, à une intégration plus marquée au sein des marchés de l’investissement et du commerce du crédit mondial, et à un environnement commercial moderne ». Une voie que l’OMPI encourage vivement les autres États africains à suivre.
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