Pour un vrai départ

Publié le 25 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

L’Union africaine (UA), qui regroupe l’ensemble des États du continent (sauf, pour le moment, le Maroc), va donc tenir son deuxième sommet dans une quinzaine de jours à Maputo, capitale du Mozambique.
Dans le numéro que vous avez entre les mains, en pages 76-79, Jeune Afrique/l’intelligent a fait de son mieux pour vous informer sur « l’état de l’Union » et la manière dont elle s’organise. Nous continuerons la semaine prochaine et la suivante.
Quelle chance l’UA a-t-elle de ne pas être une simple continuation de l’OUA, qui, elle, a eu le mérite d’exister, de survivre pendant quatre décennies, d’enfanter l’Union africaine, avant de s’en aller sans bruit et… sans laisser de trace ?

Nous constatons tout d’abord et avec une agréable surprise que l’Union africaine attire la candidature d’hommes politiques de valeur et d’expérience pour présider sa Commission, c’est-à-dire l’organe exécutif un président, un vice-président et huit commissaires – qui marque le changement et symbolise l’espoir de renouveau.
Le premier vrai président de cette Commission doit être élu à Maputo, le 10 juillet.
Il lui reviendra, tâche historique, de mettre en oeuvre l’architecture de l’Union, d’édifier ce qui a été conçu et consigné dans les textes fondateurs, de donner le vrai départ à une construction différente de l’OUA, et qui se donne pour modèle celle, déjà rodée, de l’Union européenne.
Deux candidats sont en lice, que Jeune Afrique/l’intelligent vous a présentés : Amara Essy et Alpha Oumar Konaré(*).
Ses qualités et son dévouement n’étant pas en cause, le dernier secrétaire général de l’OUA, actuel président intérimaire, Amara Essy, ne peut pas être l’homme de ce nouveau départ. Son nom et son image sont liés à la fin d’un chapitre de l’histoire africaine et à la transition vers une nouvelle ère. Il devrait, je pense, considérer comme accomplie la mission transitoire qui lui a été confiée et se féliciter de passer le relais à un homme de la stature d’Alpha Oumar Konaré.
C’est, à mon avis, une grande chance pour l’Afrique et pour l’Union africaine que de trouver, pour assurer la première vraie présidence de la Commission, disponible au bon moment et volontaire, un homme d’État au plein sens de ce terme.

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Intellectuel reconnu, démocrate affirmé et confirmé, Alpha Oumar Konaré a déjà beaucoup donné à son pays et à sa région.
Qu’il accepte de s’installer à Addis-Abeba, de se mettre sous la tutelle du président en exercice de l’Union pour servir le continent est la preuve de son militantisme panafricain – et de son humilité.

* Le troisième postulant, Miguel Trovoada, ex-président de São Tomé e Príncipe, est, semble-t-il, hors compétition, pour deux raisons qui se surajoutent : sa candidature a été annoncée après la date de clôture et son pays n’a pas payé, ou pas encore payé, ses cotisations à l’Union. L’arriéré représentait, à la mi-juin, huit années de cotisations!

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